L’UDV missionnée pour un diagnostic de la précarité

La crise sanitaire qui n’en finit plus de secouer le monde met à mal notre système social… Les difficultés s’amoncellent et toutes les couches de la population s’en trouvent impactées. La précarité alimentaire, si elle était déjà un problème hors COVID est devenue plus criante. Il faut savoir que la précarité alimentaire, c’est plus qu’avoir faim. Car si l’on ne meurt plus de faim en France, on meurt à petit feu… de honte de demander de l’aide, de fatigue d’être mis dans des cases et de lassitude de ne plus pouvoir choisir soi-même son alimentation. Précarité alimentaire rime avec solitude, « mal bouffe », distributif, indignité.

Un diagnostic auprès des étudiants et des jeunes professionnels

Et pourtant, les études se succèdent les unes après les autres, sans arriver à procurer autre chose que du pain. « Je donnerai mon pain pour un livre » disait Genevieve de Gaulle-Anthonioz… Le pari est lancé : restaurer l’autre tout en soignant ou restaurant sa dignité.
Juste avant le premier confinement, l’UDV, en partenariat avec le CODES, avait lancé une démarche intitulée « Restaurer l’autre » et mis en place un programme dénommé TABGHA (voir les articles diffusés à ce sujet sur le site IOTA du 02/08/2019 ICI et du 07/04/2020 ICI).
La Métropole de TPM avait déjà soutenu en mars 2020 les Amis de Jéricho dans leur fonction de coordination de l’aide alimentaire pour les sans-abri en partenariat avec la Marine Nationale. Les sans-abri étaient hébergés dans les hôtels de la Métropole financés pour cela par les services de l’état.
Cette expérimentation s’est révélée fructueuse puisque lors du deuxième confinement, juste avant la période hivernale, ce sont pas moins de six hôtels qui ont à nouveau été ouverts (voir l’article diffusé sur le site IOTA du 03/12/2020 ICI) avec le soutien logistique d’une multitude d’associations. Et une fois encore, la Métropole a répondu présent pour soutenir cette initiative de solidarité. Mais, plus encore, de manière concomitante, elle a sollicité l’UDV pour un diagnostic de la précarité alimentaire en particulier, auprès des étudiants et des jeunes professionnels.

35 % des étudiants toulonnais sont boursiers

A titre d’exemple, sur les 4000 étudiants du centre-ville de Toulon, 35% sont boursiers, c’est-à-dire 1 400 étudiants possiblement en situation de précarité. Pour ce qui concerne les jeunes (hors étudiants) en difficulté, la aussi, la liste est longue avec les chômeurs, les jeunes en rupture sociale dénommés communément les « invisibles », les apprentis sans droits au chômage, les étrangers en demande d’asile ou « dublinés », les jeunes sortis du dispositif de l’ASE ( Aide Sociale à l’Enfance), les jeunes mamans célibataires, les personnes en souffrances psychiques (cf les tutelles et curatelles).
Pour procéder à cette étude, l’ingénierie sociale de l’UDV a pris le parti, pour effectuer son diagnostic partagé, d’interroger dans un premier temps les différents partenaires concernés (associations d’étudiants, services sociaux, CROUS, CCAS, la Maison de l’Étudiant et de l’Information Jeunesse, TVT, la Mission Locale, la Fédération des Étudiants de Toulon , la Ligue Varoise de Prévention, la police nationale et municipale etc…) mais aussi de se doter des le début de son enquête d’un groupe d’experts composé de personnes concernées directement par la précarité alimentaire : des jeunes étudiants dont un étudiant étranger boursier, des jeunes professionnels, des jeunes suivis par la mission locale, des jeunes en apprentissages, des jeunes volontaires civiques, des jeunes migrants.

Une étude pertinente pour des solutions adaptées

Il nous faut l’expérience de la chair, du terrain, de ceux qui vivent l’âpreté de cette précarité alimentaire. C’est une garantie pour que l’étude puisse être pertinente et proposer des solutions adaptées. L’UDV, inspirée de la méthode sociologique de la Recherche-action, a donc constitué une petite équipe composée d’experts chargés, aux vues de l’expérience des situations, de proposer des préconisations concrètes.
La première rencontre a eu lieu le 11 décembre dans les locaux du café associatif « Chez moi » géré par l’association Shalom 83 en face du Lycée Dumont d’Urville . Le prochain rendez-vous est fixé pour ce mois de janvier, probablement dans la Maison de l’Étudiant et de l’Information Jeunesse, au centre ville. Le fait de changer physiquement de lieu pour chaque réunion est l’occasion de découvrir différents sites qui pourraient être mobilisés pour répondre au problème posé.
A l’aube de cette nouvelle année, gageons que cette démarche « Restaurer l’autre » continuera de mobiliser l’ensemble des partenaires et que l’enquête diagnostic confiée à l’UDV sur la précarité alimentaire des jeunes nous permettra de mieux nous connaître et de favoriser des tiers lieux sur la Métropole axés sur la convivialité partagée et la solidarité intergénérationnelle.

Emmanuel Grossetête avec Gilles Rebèche et Guillaume Alberto.

Retrouvez ci-dessous l’article de Var-matin de Frédéric Dumas du 20 novembre dernier relatif à la convention de prévention et de lutte contre la pauvreté signée en présence de l’Union Diaconale du Var. 


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