« Quand tu quittes ton pays, tu pars le cœur brisé »

Nommé délégué diocésain à la Diaconie des migrants l’été dernier, Alexandre Giron a tenu à organiser ce dimanche 26 janvier prochain la Journée Diocésaine du Migrant et du Réfugié avec l’appui des équipes de la Diaconie du Var. Rencontre avec un curé qui nous rappelle que « quitter son pays, c’est toujours un malheur ».

Pourquoi une Journée Diocésaine du Migrant et du Réfugié ?

Nous avons souhaité organiser cette journée du 26 janvier en continuité de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié du 29 septembre dernier (CLIQUEZ ICI pour en savoir +). En septembre dernier, je venais tout juste de prendre mes fonctions à la Diaconie, que je cumule avec mon rôle de prêtre au Val et à Vins-sur-Caramy. Nous n’avions pas eu le temps de préparer quelque chose à la hauteur de cette belle journée de septembre. Voilà pourquoi nous l’organisons le 26 janvier. Rendez-vous dès 10h30 à la paroisse Notre Dame des Routes. La Journée s’achèvera vers 16h et sera marqué par des moments forts avec des témoignages de migrants et des temps d’échange. Il y aura même un concours de desserts, alors si vous avez des talents de pâtissiers, vous êtes le bienvenue !

Présentez-nous cette Diaconie des migrants…

Cette Diaconie est d’abord là pour accompagner toutes les personnes, qui viennent d’ici et d’ailleurs. Et pas que les migrants finalement. Notre réalité, sur le terrain, c’est que nous trouvons des personnes isolées, dans la solitude, matériellement pauvres et parfois, je dirai, spirituellement pauvres dans le sens ou leur état psychologique est préoccupant. Notre mission, c’est d’essayer d’intégrer ces personnes à la société. Pas seulement à la paroisse. À la société, pour qu’elles se sentent mieux. Nous devons ouvrir notre regard à ces personnes et cela nécessite parfois un changement d’attitude de notre part.

« Trop de gens pensent encore aujourd’hui que le migrant vient pour nous enlever quelque chose. Nous préférons dire qu’il apporte quelque chose. Voyons cette personne-là comme une personne digne, qui peut être intégrée et contribuer à améliorer la société. Mettons de côté les paroles et les attitudes blessantes. Aidons à s’élever celui qui vient à nous, ne le rabaissons pas »

Nous sommes-là au cœur de la mission de la Diaconie, la mise en pratique de l’œuvre sociale de l’église, de manière inconditionnelle…

Tout à fait ! Les phénomènes migratoires ne sont pas nouveaux. Il y a toujours eu des migrants, partout. Notamment durant la guerre de 14-18. Dès 1914, la pape Benoit XV avait estimé qu’il fallait créer une intention particulière de prière pour les réfugiés et les migrants à accueillir, d’où la naissance de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Il est important de faire passer ce message : changeons de regard vers les personnes qui ont dû quitter leur pays, leur terre. C’est toujours un malheur. Ce n’est jamais facile. Quand tu quittes ton pays, tu pars le cœur brisé. Nous souhaitons accompagner les personnes qui ont dû faire ce choix. Nous voulons essayer de soigner leurs blessures dans la rencontre, personnelle, spirituelle et leur offrir un soutien concret. Trop de gens pensent encore aujourd’hui que le migrant vient pour nous enlever quelque chose. Nous préférons dire qu’il apporte quelque chose. Voyons cette personne-là comme une personne digne, qui peut être intégrée et contribuer à améliorer la société. Mettons de côté les paroles et les attitudes blessantes. Aidons à s’élever celui qui vient à nous, ne le rabaissons pas.

« Notre soutien, il n’est pas seulement matériel. Il peut-être moral. Il peut s’agir de rompre la solitude, de créer une amitié, une solidarité », explique Alexandre Giron.

Vous sentez-vous à votre place, dans cette Diaconie des migrants ?

Oui parce que ma mission, en tant que prêtre, c’est aller vers le plus pauvre, le plus isolé, le plus malheureux. Ce n’est pas toujours facile. Je le reconnais. La mission est grande, complexe. Mais elle me permet d’encore mieux vivre avec les réalités de notre monde. Citez-moi une paroisse sans une personne de nationalité étrangère ? Il n’y en a pas ! Parce que la paroisse est le lieu de tous, précisément. Notre soutien, il n’est pas seulement matériel. Il peut-être moral. Il peut s’agir de rompre la solitude, de créer une amitié, une solidarité. Je suis colombien. Moi aussi je viens d’ailleurs. Je dois apprendre une culture, une langue et les nuances de la vie quotidienne. J’ai quitté mon pays par choix mais je suis aussi un migrant. 

Pour en savoir + sur la Diaconie des migrants, CLIQUEZ ICI


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