Mal logement : l’habitat doit être un bien de première nécessité
L’immobilier doit être un bien de première nécessité et non un bien de consommation ! C’est le constat que dressait la Fondation Abbé Pierre (FAP) lors de la présentation de son 20ème rapport annuel organisée ce printemps dans les locaux de la Ligue de l’Enseignement (FOL 83), à Toulon, pour commenter et dénoncer le « Mal-Logement ».
Le département du Var détient le taux de pauvreté le plus élevé de la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), avec un nombre d’allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) qui a augmenté de 15% ces trois dernières années, et dont 50% sont toujours bénéficiaires au bout de 3 ans.
Quelques données chiffrées :
- 19% de la population varoise vit en dessous du seuil de pauvreté dont 6,8% de familles monoparentales et 9,1 % de travailleurs à bas revenus.
- Au premier semestre 2014, 21 802 demandes de logement ont été recensées pour seulement 2888 satisfaites. Parallèlement un nombre élevé de logements restent vacants.
- En 2013, 3500 recours DALO (Droit au logement opposable) ont été engagés pour le logement et 29 pour l’hébergement. 1240 expulsions ont été prononcées.
On est loin de l’image de la carte postale…
Malgré d’importantes dispositions institutionnelles déployées ces vingt dernières années (loi DALO, SIAO, création du « logement d’abord »…) la crise du logement persiste, s’approfondit et s’étend à des couches de population jusque-là épargnées.
Aux causes nationales :
- Cherté du foncier en France
- Méconnaissance des besoins : sous- estimation des besoins en logement ; de l’éclatement des familles ; de la poursuite du vieillissement ; de l’émergence de la bi-résidentialité ; de l’envolée des prix des loyers…
- Dé-tricotage de la loi ALUR
- Soutien à l’investissement locatif via les lois Robien, Scellier, Pinel… Au détriment d’une intervention sur les logements existants.
- Résistance de certains maires à l’urbanisation ou à la densification
- Des lobbies des professionnels de l’immobilier très actifs et très écoutés…
Se superposent les causes varoises :
- Une semaine de location saisonnière équivaut à un mois de location annuelle.
- Décalage entre les loyers et les ressources des personnes même dans le secteur social.
- Taux d’hébergement très bas dans le Var (1,2 pour 2,5 dans les Bouches du Rhône)
Pourtant des solutions existent via le « Bouclier Logement ». Et les intervenants de conclure : « La détresse sociale augmente dans le Var : quelle est la volonté politique pour notre département ? ».
Service d’aide au développement des projets de l’UDV
Pour aller plus loin :
- Lien vers le 20ème rapport annuel :
- Lien vers le dossier de synthèse :