Le don de la fraternité

« Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à donner, personne n’est trop riche pour n’avoir rien à recevoir de l’autre ». Cette conviction, énoncée par un groupe de personnes, en précarité est devenue dans la diaconie une ligne de conduite pour tous les projets participatifs de fraternité active mais plus encore une toile de fond pour toutes les initiatives d’économie sociale et solidaire et les actions culturelles qui entendent prendre soin des relations en veillant à la réciprocité des échanges, à la capacité donnée à chacun de pouvoir s’exprimer et à la sauvegarde du lien social, coûte que coûte.

Je me souviens d’un sans abri qui refusait de donner son prénom et qui argumentait sa décision en affirmant « si je ne donne pas mon prénom c’est parce que je sais bien que personne n’a besoin de moi et que jamais on ne m’appellera ».

Puissions-nous en ce temps de confinement, marqué de surcroît par la douleur des horreurs du fanatisme, ne pas nous résoudre à la peur de l’autre et au repli frileux sur nous-mêmes mais continuer de trouver dans le goût de donner et plus encore de nous donner nous-mêmes un chemin de bonheur. Les bénévoles évoqués dans ce numéro de IOTA et Amadou lui-même en sont déjà de belles illustrations.

C’est la période où en Provence on commence à confectionner la crèche, en préparant les chemins sur lesquels tous les santons se mettront en route pour donner à Noël ce qu’ils ont de meilleur. Rejoindrons-nous la cohorte de ces santons vivants qui, tout en faisant leur ouvrage et vivant leurs relations quotidiennes, témoignent par leur don que nous sommes tous frères, quelles que soient les menaces et le poids du jour ? « Fratelli tutti”.

Gilles Rebèche, diacre fondateur de l’UDV, délégué diocésain à la solidarité à l’UDV.

(Photo libre de droits Freepik)

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