Le courage d’être et le soin des relations
Humaniser les relations en prenant soin les uns des autres. Crédit : Ulrick Théaud
0Dans les ruines de Homs, lors d’un récent voyage en Syrie, j’ai croisé la route d’un prêtre syrien, qui préparait un concert musical pour les quelques habitants de la ville avec qui il continuait de vivre sur place ! Ni les menaces, ni les bombes, ni l’assassinat de son compagnon jésuite, enterré dans la cour du centre d’accueil, ne semblait ébranler son désir de poursuivre ce service d’humanité : la rencontre.
Le chant, la musique et la joie partagée témoignaient d’une capacité inédite de résister à toute forme de barbarie ou de fatalisme, ceci grâce à la gratuité des relations et la beauté de l’expression ! Le courage d’être et le soin des relations trouvait droit de cité dans ce champ de ruines et de désolation ! Peu bavard, rayonnant de simplicité et d’humilité, ce jésuite gardait héroïquement la flamme de l’espérance et de la fraternité, dans un contexte où tout aurait pu sembler perdu à jamais !
Il me faut avouer que cette rencontre trop rapide en Syrie habite encore ma mémoire et ma joie intérieure !
Quand à mon retour dans le Var, j’ai dû affronter des situations associatives et ecclésiales où d’autres formes d’obus idéologiques avaient fait des dégâts et détruits, en quelques heures, des années de partenariat, de relations fragiles, construites patiemment pour le service des plus pauvres, alors je me suis souvenu de cet ami jésuite de Homs. Et j’ai décidé, comme lui, de continuer à croire que « la beauté pourrait sauver le monde », surtout si elle consent à se déployer sur les champs de ruine, les péripheries de la précarité, et les terres désolées !
Continuons donc de chanter ensemble l’hymne à la joie en persévérant dans l’accueil, l’hospitalité, l’accompagnement et la recherche de nouveaux modes de vie. C’est là que se révèlent notre « courage d’être » et notre aptitude « à prendre soin des relations » !