« J’avais arrêté de me maquiller, de me coiffer »

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Découvrez le témoignage de Lina, logée à la résidence Les Favières et qui retrouve goût au travail à La Ressourcerie de la Rade – UDV grâce au contrat OACAS.

Lina* a 37 ans, après une rupture sentimentale elle a connu la rue puis le soutien des Amis de Jéricho – UDV avant d’obtenir une chambre individuelle à La Résidence Les Favières de Logivar – UDV. Il y a un mois, elle a accepté un contrat OACAS** qui lui permet de travailler à La Ressourcerie de la Rade – UDV en échange d’un pécule. Elle nous raconte…

Lina, comment en êtes-vous venue à vous engager dans une mission OACAS ?

J’ai d’abord pris mes marques aux Favières après mon arrivée là-bas fin août puis je suis allé voir l’équipe de l’établissement en lui disant que j’aimerais travailler, faire une activité. Quand on ne travaille pas, les journées sont longues… L’équipe de Logivar – UDV m’a donc parlé de ce contrat OACAS sur 3 mois et j’ai accepté.

Comment est organisé votre travail dans la semaine ?

Je travaille à la boutique de la rue Danton deux fois par semaine, le lundi et le mercredi. Je suis là pour aider, tantôt à la salle de tri, tantôt à la mise en rayon ou au conseil des clients. Je suis à l’aise avec ça car j’ai été serveuse de nombreuses années donc le contact avec la clientèle me convient parfaitement. Les tâches sont variées et j’interviens là où les équipes ont besoin. Personne n’est sur mon dos, on me fait confiance. Ce qui est bien c’est que ce que gagne ici n’est pas déduit de mon RSA. Ce n’est pas grand-chose mais c’est un petit plus bienvenue. Je viens des Favières en bus, ils m’ont donné un ticket pour faire les voyages, et pendant la pause du midi je vais manger aux Amis de Jéricho – UDV.

C’est à la boutique de la rue Danton de La Ressourcerie de la Rade – UDV que Lina intervient deux fois par semaine dans le cadre de son contrat OACAS.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours de vie ?

Oh je n’ai pas toujours été dans la galère ! J’ai travaillé et j’avais même des responsabilités et des équipes sous mes ordres. J’ai beaucoup travaillé dans le domaine de la restauration à Genève, ma famille étant de Haute-Savoie. Puis j’ai rencontré un homme que j’ai suivi ici. Une relation compliquée. Nous nous sommes séparés. Je me suis retrouvée à la rue. J’ai contacté le 115. Je me suis rendue au CCAS de Sanary qui m’a parlé de l’association Le Relais, des Amis de Jéricho – UDV où une assistante sociale m’a orientée vers des foyers et c’est comme ça que je suis arrivée aux Favières. Je suis dans une chambre individuelle, c’est un bon point. On peut aménager son chez-soi. J’ai la télévision, une console de jeu, mon chien, une femelle Husky croisée Labrador de 8 mois.  

Attendez-vous de ce contrat OACAS qu’il vous serve de tremplin vers un retour à l’emploi ?

Déjà que cela me redonne le rythme du travail ! Avoir des horaires, se lever pour aller travailler plutôt que de rester dans sa chambre à regarder toujours les mêmes épisodes de la même série. D’autant que j’ai toujours travaillé dans ma vie. Quand vous ne travaillez plus, au bout d’un moment, vous êtes coupé du monde extérieur aussi. Vous n’avez plus rien à dire à quelqu’un qui travaille, qui a un rythme on va dire « normal » de vie. J’avais envie de retrouver ce rythme parce que j’ai travaillé dans ma vie mais j’ai l’impression que tout cela est effacé ! Cela me donne une raison de sortir aussi. J’avais arrêté de me maquiller, de me coiffer. Je reprends goût à ces choses-là et c’est bien. J’ai des objectifs maintenant : retrouver un emploi à temps plein, avoir un appartement. Cela me fait du bien !

*Le prénom a été changé à la demande de la jeune femme qui n’a pas souhaitée être photographiée. À noter que deux autres résidents des Favières sont employés à La Ressourcerie de la Rade – UDV sous égide OACAS depuis la mi-février.

**La loi du 1er décembre 2008 généralisant le revenu de solidarité active (RSA) et réformant les politiques d’insertion a créée un agrément pour des organismes qui permettent à des personnes accueillies de participer à des activités solidaires, les qualifiant d’« Organismes d’accueil communautaire et d’activités solidaires » (OACAS). Les organismes dotés de l’agrément OACAS bénéficient d’un régime particulier et les personnes accueillies par ces organismes qui participent aux activités peuvent ainsi bénéficier d’une indemnité pécuniaire pour leur travail. Des activités portées par l’UDV et ses associations constitutives ont obtenu cet agrément qui s’articule autour de trois engagements que les associations prennent vis à vis des personnes accueillies : l’hébergement, l’accompagnement et l’activité professionnelle. »

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