« Un espace d’apprentissage ouvert sur le monde »
À l’occasion de la Semaine de l’intégration, le CAAA Cœur de Ville – UDV a organisé le 6 octobre dernier une fête de la francophonie pour mettre en lumière la diversité culturelle et le savoir-faire de ses adhérents. L’occasion pour IOTA de prendre le temps de discuter avec Édith Cappe de Baillon, la coordinatrice de l’association.
Edith, pourquoi avoir organisé cette fête de la francophonie ?
Cette fête s’inscrit dans le cadre de la Semaine de l’intégration, un événement national porté par la DDETS. Nous avons été sollicités pour proposer une action à Toulon, et nous avons choisi d’organiser une fête de la culture francophone, afin de valoriser le savoir-faire et les talents de nos adhérents.
Quel public accompagnez-vous au CAAA – UDV ?
Nous proposons avant tout des cours de français pour les personnes étrangères, mais aussi diverses activités culturelles. Environ 400 à 500 personnes passent par l’association chaque année, dont 150 à 200 que nous suivons plus régulièrement. Nous sommes seulement deux salariés, mais nous pouvons compter sur une trentaine de bénévoles chaque semaine, et une quarantaine au total si l’on inclut les remplaçants. Leur engagement est essentiel.

Maria-Constante Achig, apprenante équatorienne du CAAA-UDV de niveau B1, présentait un spectacle de magie lors de la fête de la culture francophone.
Vous accueillez une population très diverse, mais majoritairement féminine aujourd’hui ?
Oui, c’est vrai. Pendant longtemps, nous avions plutôt une majorité d’hommes. Mais depuis quelque temps, les femmes sont devenues plus nombreuses. C’est souvent lié aux contextes géopolitiques : par exemple, la guerre en Ukraine a entraîné l’arrivée de nombreuses femmes seules, qui représentent désormais une part importante de notre public.
Des ateliers diversifiés, au-delà des cours de langue
Votre action va bien au-delà des cours de langue. Quelles sont les autres actions proposées ?
Nous avons développé plusieurs ateliers complémentaires, effectivement. Il y a un atelier de recherche d’emploi, un cours d’anglais, qui a été proposé par un bénévole, et depuis peu un atelier santé animé par un médecin qui vient chaque semaine répondre aux questions des adhérents. Nous proposons également un atelier Scrabble et un atelier théâtre, qui reprendra prochainement. Nous avions aussi un atelier code de la route, interrompu pour le moment, mais que nous espérons relancer dès qu’un nouveau bénévole pourra le prendre en charge.
Accueillez-vous aussi des enfants ou des familles ?
Oui, mais c’est plus ponctuel. Nous accompagnons quelques mineurs non accompagnés, et nous avons une équipe dédiée au soutien scolaire pour les enfants. En revanche, les cours de français s’adressent principalement aux adultes, car ils se déroulent pendant les horaires scolaires.

François Fernandez, français d’origine espagnole passionné de guitare qui suit des cours de niveau alpha (pour apprendre à lire et écrire).
Les besoins ont-ils évolué ces dernières années ?
Oui, beaucoup. Il y a de plus en plus de personnes qui apprennent le français par nécessité administrative. Les niveaux de diplôme exigés pour l’obtention des titres de séjour ou des formations ont été rehaussés, ce qui crée une pression supplémentaire. Avant, beaucoup venaient pour le plaisir d’apprendre et de socialiser. Aujourd’hui, ils viennent souvent parce que maîtriser le français est devenu un passage obligé.
« Se sentir bien dans un lieu, c’est se sentir reconnu »
Comment décririez-vous l’esprit de cette fête de la francophonie ?
Nous voulions quelque chose de simple, chaleureux et ouvert à tous. C’était important pour nous que cette fête permette de mettre en valeur les talents de chacun, dans une atmosphère familiale et détendue. Nous avons aussi accueilli des personnes accompagnées par d’autres associations : la mixité, qu’elle soit culturelle, partenariale ou humaine, est au cœur de notre démarche.
Le CAAA – UDV présente au projet à soutenir lors de cette campagne de collecte de dons de Noël 2025 de l’UDV. Pouvez-vous nous détailler quels sont aujourd’hui les besoins prioritaires du CAAA – UDV ?
Nous aimerions rendre nos locaux plus confortables et accueillants. Les salles sont bien situées, en centre ville de Toulon, mais un peu vétustes. Nous avons besoin de rénover certaines installations – chauffage, isolation, électricité – et d’investir dans du mobilier plus adapté. Nous manquons parfois de chaises ou d’équipements confortables. Nous aimerions aussi remplacer nos ordinateurs, devenus obsolètes avec le passage à Windows 11. L’idée, c’est de créer un environnement agréable, qui valorise à la fois les bénéficiaires et les bénévoles. Parce que se sentir bien dans un lieu, c’est se sentir reconnu.
Un dernier mot ?
Je dirais que, malgré les difficultés, le CAAA reste un lieu vivant et humain. On y vient pour apprendre, mais aussi pour échanger, rire, se rencontrer. Et c’est sans doute cela, notre plus belle réussite : avoir su garder, depuis plus de cinquante ans, un esprit de convivialité et d’ouverture sur le monde.
En savoir +…
Le CAAA Coeur de Ville – UDV est la plus ancienne association de l’Union Diaconale du Var, créée même bien avant celle-ci puisqu’elle a vu le jour en 1972, il y a 53 ans. L’association, composée de 2 salariés et d’une quarantaine de bénévoles, travaille à la promotion humaine et sociale des étrangers et de leur famille avec, pour les adultes, une action d’insertion principalement linguistique et culturelle et un accompagnement à la scolarité pour les enfants. Ses domaines d’actions : l’alphabétisation, l’apprentissage du français langue étrangère, de l’anglais, une reconnexion à l’emploi, la préparation aux concours et examens, l’apprentissage du code de la route ainsi que du soutien scolaire pour les enfants. Tout cela dans ses locaux du centre ville de Toulon, Traverse des Capucins.
L’appel aux dons…
5000 € sont nécessaires pour donner aux locaux de cette association fondée il y a 53 ans par les sœurs blanches des conditions d’accueil adaptées à la demande croissante des cours de FLE ( Français Langue Étrangère ). Des travaux d’électricité, de plomberie et de chauffage sont nécessaires, l’isolation thermique des salles de cours est à refaire, ainsi que du carrelage.
Pour donner, CLIQUEZ ICI




