Retraite de la diaconie : s’arrêter pour mieux repartir
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Les 28 et 29 août a eu lieu la retraite annuelle de la diaconie du Var. A la veille de la rentrée, ce sont 70 personnes engagées au service des plus fragiles, à travers une vingtaine de mouvements et associations varois, qui ont répondu favorablement à cette proposition du Service Diocésain de la Diaconie.
Un temps propice, juste avant la rentrée et la reprise des engagements et activités, pour faire une pause, relire les choix passés et retrouver les ressorts qui dynamisent les élans solidaires et fraternels. Un temps pour souffler, faire silence, réfléchir, partager, se recentrer et se ressourcer…
Cette année, c’est à Cotignac, au pied du Sanctuaire Notre-Dame de Grâces, dans le cadre apaisant et verdoyant du foyer de la Sainte Famille que le rendez-vous a été donné à toutes les personnes qui œuvrent au service de la diaconie du Var.
Une invitation à vivre 24 heures en retrait de l’agitation quotidienne, avec les enseignements du père Etienne Grieu (Jésuite, théologien de la Diaconie et président du Centre Sèvres, les facultés Jésuites de Paris), et en présence de Monseigneur Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon.
Retrouver le sens de son engagement
Diverses propositions étaient au programme : enseignements, partages de vie et d’expérience, échanges spirituels et amicaux, moments fraternels, temps de solitude ou de prière, pèlerinage à Saint Joseph, soirée conviviale… Chacun a pu faire son menu pour se ressourcer et retrouver le sens et l’élan de ses engagements.
Etienne Grieu est intervenu à deux reprises pour parler des liens de fraternité, notamment les liens avec les personnes en détresse. Lors de sa première intervention, il a invité les participants à réfléchir à leurs attitudes fraternelles, et plus précisément envers les plus fragiles. Et ce à partir de trois questions :
– Quelle place la fraternité tient-elle dans notre vie ? S’agit-il d’une option ou de quelque chose d’essentiel pour l’Église et la vie chrétienne ?
– Quelle place pour les personnes en grande précarité, dans la communauté ? Qu’est-ce que ces personnes peuvent nous apporter ? Attendons-nous d’elles quelque chose ?
– En quoi la fraternité et le souci des plus fragiles sont-ils signes pour notre temps ? En quoi peuvent-ils aider l’Église à être davantage missionnaire ?
Lors d’une seconde intervention, Etienne Grieu a interpellé les participants à réfléchir sur ce qui aujourd’hui fait obstacle à la relation avec les personnes en souffrance, en particulier celles des « périphéries » et ce qui pourrait faire lever ces obstacles.
Initiatives inspirantes
Deux projections ont présenté des initiatives inspirantes pour développer une culture de solidarité et de fraternité : la première dans une paroisse de Poissy, dans les Yvelines, et la seconde au Castanet-Tolosan, en Haute-Garonne.
Des propos inspirants pour apprendre à créer et développer des relations fraternelles, en ayant le souci des plus pauvres, des plus petits, des plus fragiles, des invisibles et des sans-voix…
Car « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaitra que vous êtes mes disciples » (Jean 13,25).
Jasmine de Dreuzy, auteure bénévole pour Iota.
Morceaux choisis
« Je crois que le chemin fait avec les personnes fragiles desserre le souci de la grandeur : les enfants, les malades, les pauvres, l’étranger. Ces personnes ont en commun de pouvoir difficilement prétendre aux bonnes places dans la course à la grandeur.
Or, chaque fois qu’il m’est donné de vivre quelque chose d’heureux avec ces personnes, c’est le signe que la joie, la vraie, celle qui fait vivre, celle qui vient de Dieu, ne vient pas de mes victoires dans la course aux grandeurs, mais de ce que nous pouvons découvrir ensemble.
Un envoyé, c’est quelqu’un qui peut garder les mains ouvertes, qui peut donner, qui peut se donner, car il est libéré de l’angoisse de lui-même.
Et c’est cela aussi, qui fait que le Serviteur, l’envoyé, peut réconcilier les hommes entre eux, et faire naître une communion : en se présentant de cette manière-là, il permet à chacun d’être lui-même, et chacun, du coup, retrouve sa place par rapport aux autres. L’envoyé permet ce type de réconciliation.
Notre guide, notre Seigneur, notre grand frère, c’est un serviteur, c’est quelqu’un qui a conscience de se recevoir tout entier d’un autre et qui est vraiment disponible vis-à-vis de ceux qu’il rencontre, prenant soin d’eux, et allant jusqu’à se risquer pour eux, allant jusqu’au don de sa vie. Et cela vient rompre le système de compétition, de rivalité, pour permettre une communion.
Alors, les bases sont posées pour une synodalité qui autorise chacun à apporter sa pierre à la construction de l’Église. »
Téléchargez l’intégralité de l’enseignement donné par Etienne Grieu
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Pour aller plus loin
Découvrez l’article du quotidien La Croix présentant le père Etienne Grieu
Découvrez la liste des publications d’Etienne Grieu
Découvrez le site du Centre Sèvres, les facultés Jésuites de Paris