Parce que « la misère n’est pas naturelle »

C’est dans la cour de l’accueil de jour Domensa, quartier de St-Jean-du-Var à Toulon, qu’un collectif d’associations nationales et locales regroupées autour du Comité du 17 octobre, se sont retrouvées le samedi 18 octobre dernier pour célébrer la Journée internationale de lutte contre la Misère.

Le thème de la réflexion cette année s’intitulait « la maltraitance institutionnelle ».  Les échanges au cours du repas pris en commun se sont avérés constructifs et éclairants. Les animations musicales et théâtrales, grâce notamment au concours de l’association Kaïré – UDV, ont permis de faire la fête. Les différents ateliers ont quant à eux permis aux personnes présentes d’analyser, tenter de comprendre, débattre et envisager des perspectives de solutions pour lutter contre la misère.

Voici un texte de la main de Raymonde Hugonnier, référente UDV sur cette Journée, bénévole à l’UDV depuis plus de 30 ans qui a notamment été vice-présidente de l’UDV ou encore présidente de Promo Soins – UDV :

 » C’est sous les frondaisons jaunissantes des platanes de la cour de Domensa, quartier de St Jean du Var à Toulon, qu’un collectif d’associations nationales et locales regroupées autour du Comité du 17 octobre, s’est retrouvé le samedi 18 octobre pour célébrer la Journée internationale de Lutte contre la Misère initiée par le père Wresinski en 1987 et reconnue par les nations Unis en 1992. Le thème de la réflexion cette année était « La maltraitance institutionnelle ».
Vaste domaine qui nous renvoie aux difficultés liées à la propagation de fausses idées et affirmations véhiculées à longueur de journée par ceux qui, en particulier, ignorent tout de la grande précarité et de l’ostracisme.
Ceux qui en sont les victimes sont confrontés par exemple, journellement dans le domaine administratif, à la dématérialisation, le manque de contacts humains, les rejets et incompréhensions. Subis d’ailleurs aussi par ceux chargés de les accompagner pour accéder à leurs droits et retrouver une vie décente et indépendante.
Malgré les souffrances sous-jacentes à cette rencontre, l’accueil, les témoignages, les échanges autour d’un délicieux couscous concocté par la collaboration de plusieurs associations, ont redonné aux personnes accueillies venus nombreuses, et à nous tous, un large sourire partagé par tous les présents.
Bref, « On a fait la fête » dynamisée par l’association Kaïre – UDV (Réjouis toi !) et aux divers chanteurs et animateurs.

Que cette journée qui donne la « Voix aux sans voix » perdure tout au long de l’année grâce à celles et ceux qui, chacun dans la mesure de ses moyens et de sa vocation, essaient de faire barrage à cette maltraitance, si éloignée du respect des Droits de l’Homme. Maltraitance qui est un Himalaya à gravir pour celles et ceux si éloignés de l’emploi, du logement, de la santé, bref d’une vie simplement et naturellement décente ! »

Extrait du témoignage de Anne qui a connu la galère et nous livre ses réflexions :

« Une personne dans la misère met en place des défenses. Elle s’adapte à sa misère et apprend à vivre avec elle. Quand on vient l’aider, on entre dans son jeu et on alimente sa misère. L’accompagnement doit se faire d’égal à égal, d’une façon neutre. La misère n’est pas naturelle : ce sont les humains qui ont monté ce concept. C’est un manque de quelque chose tant sur le plan affectif que matériel et spirituel ».

Voici quelques photos de cette journée (merci à Valérie Ardanny) :

 


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