Parce que chacun à droit à des lunettes !
L’Union Diaconale du Var a signé une convention de partenariat avec l’opticien Droit de Regard à Toulon, permettant aux Amis de Jéricho – UDV et à Promo Soins – UDV d’y orienter les personnes qu’elles accompagnent afin qu’elles bénéficient de montures et de verres 100 % remboursés sans avance de frais et sans reste à charge.
Les soins ophtalmiques et les corrections optiques sont régulièrement trop coûteux et trop complexes à engager pour les personnes en grande précarité. À l’instar des pathologie dentaires, elles ont trop souvent appris à vivre avec, ce qui peut représenter un véritable handicap dans leur quotidien. C’est pourquoi la mission santé-précarité de l’Union Diaconale du Var, animée par son Responsable Santé Précarité Gilles Cosson, a établi un partenariat avec l’opticien Droit de regard, à Toulon. Ce partenariat permet à des personnes orientées par les associations de l’Union, en l’occurrence ici Les Amis de Jéricho – UDV et Promo Soins – UDV, de bénéficier de montures et de verres à leur vue sans avance de frais et sans reste à charge.
Droit de Regard, une entreprise à mission
Droit de Regard se définit comme une entreprise à mission qui a ouvert son premier magasin à Paris, en 2020, sous l’impulsion de l’entrepreneur Diego Magdalenat, suite à la promulgation de la loi du 100 % santé garantissant un accès sans reste à charge à certains équipements d’optiques, aides auditives et soins prothétiques dentaires. Jessie Leprêtre, opticienne de la boutique Droit de Regard de la place de la Liberté, à Toulon, ouverte en décembre 2022, nous en dit davantage : « Nous fonctionnons entièrement dans le cadre de la loi 100% Santé, c’est à dire une partie du coût des lunettes est prise en charge par la sécurité sociale et l’autre partie par les mutuelles responsables ou par la C2S (Complémentaire Santé Solidaire, l’ancienne CMU). Nous avons plus de 300 montures dans le magasin toulonnais. Elles sont toutes à 30 € et sont toutes remboursables intégralement. Tous nos verres, avec leurs options (anti rayures, anti reflet, anti lumière bleues) sont également remboursables à 100 %. Cela permet aux personnes qui sont en difficulté financière ou n’ont pas un gros budget à consacrer à leurs lunettes de ne pas avancer de frais et de bénéficier de montures et de verres de grande qualité ».
« Notre public, ce sont des jeunes, des retraités qui n’ont plus les moyens de se payer des lunettes à 300 ou 400 € »
Le magasin d’optique a établi plusieurs conventions avec différentes associations du secteur pour accompagner le maximum de personnes. « Nous avons reçu plusieurs personnes qui ont été orientées par Les Amis de Jéricho – UDV ou Promo Soins – UDV mais également par la Mission Locale, le Secours Populaire ou La Croix Rouge par exemple, précise Jessie Leprêtre. Notre public, ce sont des jeunes, des retraités qui n’ont plus les moyens de se payer des lunettes à 300 ou 400 €. J’ai récemment reçu une dame qui a eu une mutuelle pendant des années, qui a perdu son emploi, qui s’est retrouvée avec une CMU, qui avait besoin de lunettes pour sa fille et qui est venue chez nous. Nous ne faisons pas de différence entre les personnes qui ont la CMU, une mutuelle ou pas, etc… Tout le monde est traité de la même façon et bénéficie des mêmes lunettes et des mêmes verres ».
« La santé n’est pas la priorité des personnes que nous accueillons. Leur situation est telle qu’elles privilégient d’abord leurs besoins élémentaires : alimentation, hygiène, hébergement »
Chez Les Amis de Jéricho – UDV, Bénédicte Fuger, éducatrice spécialisée chargée du premier accueil social et de l’animation du quotidien, avait déjà orienté vers Droit de Regard 6 personnes à la mi-janvier, avec ses collègues Sarah Frimat et Emmanuelle Bourhis, assistantes de service social qui assurent un accompagnement social global qui concerne l’accès aux droits, au logement et à la santé.
Un premier accueil dans les associations de l’Union
« Nous balayons tous les champs de l’accompagnement et les démarches sociales qui y sont associées, explique Bénédicte. La santé n’est pas la priorité des personnes que nous accueillons. Leur situation est telle qu’elles privilégient d’abord leurs besoins élémentaires : alimentation, hygiène, hébergement. Elles viennent avant tout à Jéricho pour se poser, prendre une douche, avoir un accompagnement social et le soin n’est pas une priorité. C’est d’abord « Où manger ? », « Où dormir ?. Dans le cadre du premier accueil, je fais le point sur toutes ces questions et les questions relatives à la santé et je vérifie si leurs droits à la couverture maladie sont ouverts. Si les personnes accompagnées indiquent qu’elles ont besoin de lunettes, ou qu’elles en ont eu mais n’en ont plus car cassées ou perdues, mes collègues de l’Antenne Sociale font de même et nous les orientons vers un ophtalmologue puis vers Droit de Regard, avec la fiche de liaison (voir cette fiche en photo ci-dessus). D’ailleurs, Valérie Guillemin, la coordinatrice de Domensa – UDV, le tiers-lieu alimentaire à destination des familles hébergées à l’hôtel, dispose également de ce document et peut orienter vers Droit de Regard ».
Voici concrètement comment cela se déroule. Bénédicte Fuger : « Nous remplissons ensemble le formulaire que la personne accueillie présente à l’opticien. Les conditions à remplir sont les suivantes : avoir des droits à la sécurité sociale ouverts via le régime général et une complémentaire santé responsable ou la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) ou l’Aide Médicale d’État. Une fois ces conditions remplies, la personne accueillie peut se rendre chez Droit de Regard en ayant au préalable rencontré un ophtalmologue qui lui aura fournit une ordonnance. Toutes les personnes que nous avons orienté vers Droit de Regard avaient déjà une ordonnance ou une ancienne ordonnance permettant d’avoir un aperçu de leurs besoins. Si la personne a déjà eu un rendez-vous avec un ophtalmologue nous l’invitons à reprendre rendez-vous ou à aller dans un centre ophtalmologique. Si la personne n’a pas de droits ouverts, notre travail est également de leur ouvrir l’accès aux droits et de faire des demandes pour l’AME ou la CSS ».
« Il existe un besoin important pour les publics en situation de précarité au même titre que les soins dentaires »
À Toulon, le docteur Marc Domenjod, ophtalmologue, permet aux personnes orientées par Promo Soins – UDV de bénéficier d’une consultation gratuite et d’obtenir une ordonnance pour les lunettes.
Une fiche de liaison simple et efficace
Dans les locaux de l’association, Impasse Mirabeau, Sonya Zaddam, assistante de service social, nous reçoit. En binôme avec Françoise Sauvecanne, elle accueille ce partenariat de convention avec Droit de Regard à bras ouverts : « C’est un dispositif qui gagne à être encore davantage connu. Quelques personnes nous ont déjà été orientées par Les Amis de Jéricho – UDV ou l’hôpital Sainte-Musse. À ce jour (au 23 janvier 2025), nous avons accompagné cinq personnes disposant d’une ouverture de droit à l’Aide Médicale d’État ou à l’Aide à la Complémentaire Santé Solidaire. Ce dispositif s’adresse non seulement aux personnes adultes et aux enfants. Il existe un besoin important pour les publics en situation de précarité au même titre que les soins dentaires. D’ailleurs, il y a peu, j’ai reçu un retour très positif d’une maman qui a pu équiper en lunettes son fils de 6 ans. Elle était ravie et surtout rassurée d’avoir pu répondre, malgré les obstacles de son quotidien, au besoin de santé visuelle de son enfant ! Malgré les difficultés de communication liées à la barrière de la langue, la fiche de liaison, simple et efficace, a pu réellement faciliter les échanges et la démarche ».
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« Nous accueillons des personnes qui ont pu déjà pousser la porte d’un opticien mais n’ont eu droit qu’à un nombre restreint de montures, bien souvent proposées aux personnes dans un endroit excentré du magasin d’optique, éloignées des autres montures de marques »
D’autant que, comme évoqué plus haut, les soins optiques sont particuliers. « Pour une partie de notre public, celle disposant de droit santé, la prise en charge pour obtenir des lunettes reste compliquée, reconnaît Sonya Zaddam. Nous accueillons des personnes qui ont pu déjà pousser la porte d’un opticien mais n’ont eu droit qu’à un nombre restreint de montures. Elles étaient également dans l’incapacité d’honorer le reste à charge lié à leurs créations. D’ailleurs, ces montures sont bien souvent proposées aux personnes dans un endroit excentré du magasin d’optique, éloignées des autres montures de marques. Cela stigmatise encore un peu plus ces personnes. Tout cela favorise le renoncement à cet équipement. Notre public est bien souvent marginalisé, en situation irrégulière, dépourvu d’hébergement et de logement et ne dispose d’aucune ressource. Chez Droit de Regard, il n’y a pas de lunettes pour les uns et pour les autres. Tout se passe en toute égalité et humanité ! Que ce soit au travers des gestes et des sourires qui accompagnent cette prise en charge, mais aussi au fil de la mise en place d’un parcours qui est désormais sécurisé. La création de ce nouveau partenariat est une véritable force dans l’accès à l’équipement optique adapté des plus démunis ».
Que vous soyez bénéficiaire ou un organisme susceptible d’orienter des personnes bénéficiaires vers cette offre, n’hésitez pas à contacter :
- Les Amis de Jéricho – UDV : 04 94 23 21 51 / [email protected]
- Promo Soins – UDV : 04 94 91 50 10 / [email protected] (permanences tous les mercredis matins à l’Espace santé Mirabeau, Impasse Mirabeau, à Toulon, pour ce dispositif).
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