L’UDV dans le wagon de l’économie sociale et solidaire
0
Engagée dans un processus de développement de son identité en tant qu’économie sociale et solidaire, l’Union Diaconale du Var a formé 70 de ses collaborateurs aux bonnes pratiques de l’ESS, le 13 octobre dernier, en partenariat avec la CRESS PACA. Une journée de formation enrichissante qui pose les bases d’une ingénierie sociale que l’Union, via son secrétariat général, va développer.
C’est au domaine de la Castille, à La Crau, que le secrétariat général de l’Union Diaconale du Var avait donné rendez-vous à ses collaborateurs, vendredi 13 octobre dernier, pour une journée de formation aux bonnes pratiques de l’économie sociale et solidaire. 70 salariés et bénévoles des associations constitutives de l’Union étaient ainsi réunis pour une journée de formation organisée par le service de Formation de l’UDV et animée par la Chambre Régionale des Entreprises Sociales et Solidaires, la CRESS PACA. Pour assurer la formation : David Heckel, directeur de la CRESS PACA et Xavier Corval, administrateur de la structure et fondateur d’ÉQOSPHÈRE – Prospectives RSE, une entreprise de l’économie circulaire et de l’ESS, pionnière dans la conception de programmes de Responsabilité Sociale des Entreprises et Organisation (RSE/RSO).
Au programme : une étude du périmètre de l’ESS en France et en régions, chiffres à l’appui, avec un focus sur le département du Var et la doctrine sociale de l’Église. Puis une étude de la loi cadre de l’ESS et des politiques publiques spécifiques qu’elle entraine. Avec les financements que cela suppose, la stratégie régionale de développement que cela fait naître et les attentes des différents acteurs du département. Bernard Maury, directeur du Conseil de Développement TPM, est venu éclairer les équipes de l’UDV sur la question. La journée s’est conclue par des ateliers collectifs de réflexion et d’échanges inter-structures.
L’Économie Sociale et Solidaire, c’est quoi ?
Le concept d’économie sociale et solidaire (ESS) est défini ainsi sur le site officiel du gouvernement : il désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis. Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques. L’Union Diaconale du Var et ses associations constitutives entrent parfaitement dans cette définition, comme l’estime Gilles Rebêche, diacre, animateur de la diaconie du Var et fondateur de l’UDV : « Je crois que nous sommes tous dans l’économie sociale et solidaire. Mais nous ne savons pas le valoriser et le capitaliser. Je prends l’exemple des Lits d’Accueil Médicalisés que les Promo Soins gèrent en partenariat avec l’hôpital Léon Bérard. Nous sommes là dans le champ de l’ESS mais nous n’en avons pas conscience. La Ressourcerie de la Rade, par exemple, nous montre que nous sommes au cœur de la lutte contre le gaspillage et nous porte tous dans cet élan. L’Économie sociale et solidaire, c’est une manière de faire de la gouvernance, de l’intergénérationnel, de l’interculturel. Et d’intéresser croyants comme non croyants à nos actions. Nous ne sommes pas suffisamment fiers, à mon sens, de notre capacité à mixer tout cela dans nos actions ».
Des échanges pour avancer, ensemble.
La journée aura donc permis une prise de conscience ainsi qu’une émulation entre les différents participants des différentes structures. « J’aime ce mélange des idées, confie le président de l’UDV, Thierry O’Neill. Que les bonnes pratiques s’échangent. C’est vraiment très utile. C’est bien d’aborder ce sujet de l’économie sociale et solidaire avec des spécialistes de la chose. Cette ESS, nous la portons dans nos actions. Sociaux, nous le sommes. Solidaires, nous le sommes. Mais il nous faut nous améliorer dans la réflexion économique. Car l’argent est le nerf de la guerre et, malgré nos financements publics et nos généreux donateurs privés, nous en manquons parfois pour porter nos actions et en particulier entretenir nos maisons. Le but de cette formation était de repartir avec des outils nous permettant de fonctionner mieux, de trouver des leviers pour avancer plus rapidement et d’identifier des structures partenaires et d’être nous-même mieux identifiés comme association de l’économie sociale et solidaire. Il va maintenant falloir faire de l’ingénierie sociale portée par le secrétariat général pour les associations constitutives de l’Union ». « Nous sommes passés à la vitesse supérieure en matière d’ESS, appui le secrétaire général de l’UDV, Tanguy de La Mairieu, qui est un thème que nous avons déjà travaillé. Mais notre secteur d’activité se transforme de manière accélérée et nous devons suivre cette transformation en prenant le bon wagon ».
Un secteur clef dans le Var.
Un wagon qui avance vite et qui pèse de plus en plus lourd dans l’économie varoise. Avec près de 28 700 emplois portés par 2900 employeurs et 720 millions d’euros de salaires distribués, l’ESS est un secteur économique majeur dans le département. Avec près de 15% de l’emploi privé contre 13,5 et 14 % en moyennes régionale et nationale, le Var fait effectivement partie des départements où l’économie sociale et solidaire dispose d’atouts importants tels que son implantation dans des secteurs d’activité comme l’action sociale et dans des territoires comme Provence Verdon, la Dracénie ou TPM. D’où l’intérêt de cette formation. « Cette formation arrive au bon moment pour l’UDV, analysait en fin de journée Xavier Corval au nom de l’organisme de formation ÉQOSPHERE – Prospectives RSE . Nous avons vu, au fil de la journée, les participants s’éveiller aux enjeux de l’ESS qui est un écosystème dans lequel l’Union Diaconale du Var s’insère naturellement. Je dirai que l’UDV fait de la prose mais il lui manque des verbes. C’est le début d’une démarche qui va être prise en main après une prise de conscience. Viendra ensuite le temps de la continuité stratégique des enjeux d’appartenance à l’ESS. Cet enjeu a été compris par chacun, je crois, et c’est une condition sine qua none du maintien de l’identité de l’UDV dans le cadre d’un avenir qu’il faut préparer stratégiquement ». Et David Heckel de conclure : « nous avons identifié ensemble des pistes qui vont nécessiter de l’ingénierie. Il va maintenant falloir trouver les ressources. L’UDV est positivement singulier de par son large champ d’actions, sa grande couverture du territoire et sa belle capacité à rassembler. Réunir tant de personnes aujourd’hui, par exemple, c’est beau ! Je pense que l’UDV peut croire en ses forces ».