La deuxième vague…solidaire !

Publié le 03.12.20 | par Guillaume Alberto

Le réseau UDV et de nombreuses associations engagées dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté, distribuent, depuis l’annonce du deuxième confinement, repas et biens de première nécessité aux quelques 300 personnes logées dans six hôtels de la Métropole dans le cadre du plan d’hébergement d’urgence gouvernemental.

C’est une deuxième vague. Épidémique, certes. Mais de solidarité aussi. Ce confinement deuxième version, conséquence du rebond des contaminations à la Covid-19 dès l’automne dernier, aura été l’occasion de mettre à l’épreuve la solidarité dans le Var. La réponse ne s’est pas fait attendre. L’UDV, son réseau associatif mais aussi des paroisses et de nombreuses associations de lutte contre l’exclusion et la pauvreté ainsi que les services de Toulon Provence Méditerranée et de l’État, n’auront pas tardé à réagir. Une véritable chaîne de la solidarité s’est mise en place, comme lors du premier confinement.

Jean-Pierre Ouvrard, Chargé de mission bénévole hôtel du Parc Azur d'Ollioules, dans les locaux de l'association Archaos en compagnie de Laurent Navarro, directeur d'Archaos.

Près de 600 repas distribués par jour.

Trois fois par semaine, l’association les Amis de Jéricho – UDV part chercher à l’arsenal de Toulon des centaines de repas mis à disposition par la Marine Nationale, dans le même cadre que la convention passée au printemps dernier. Ces repas, complétés par les Amis de Jéricho – UDV, sont ensuite distribués aux six hôtels de la Métropole TPM (Alba Flora à Solliès-Pont, Parc Azur à Ollioules, Triotel à La Valette, Jean-Jaurès à Toulon, Première Classe et Campanile à La Seyne-sur-Mer) qui logent en tout près de 300 personnes. 600 repas, donc (midi et soir cumulés) sont fournis mais aussi des biens de première nécessité (savon, dentifrice et brosses à dents, vêtements…). Un suivi des personnes logées est assuré, en lien avec Promo Soins – UDV (pour la partie santé) et Logivar – UDV (pour les possibilités de logement après ce confinement et le plan d’urgence gouvernemental). Citons également l’engagement dans toutes ces actions des salariés et bénévoles de L’Etoile d’un soir, du Secours Populaire, des Restos du Cœur, de la paroisse de La Valette, d’Archaos, de l’association Le lien 83, de Bébés Familles, de l’AVAF (Association Varoise d’Accueil Familial), du Secours Catholique, de l’Ordre de Malte, de Toulon Solidarité 83 ou encore de Pas sans toit.

Les repas complétés et préparés par Jean-Yves, au siège d'Archaos.

« Nous avons appris du premier confinement ».

Pour chaque hôtel, un « Chargé de mission bénévole hôtel » est désigné afin de coordonner l’ensemble de ces opérations et veiller à une efficacité optimale du dispositif mis en place. Pour l’hôtel Parc Azur d’Ollioules, c’est Jean Pierre Ouvrard qui assure cette fonction. Il a bien voulu nous faire découvrir l’ensemble du maillage qui permet de distribuer, chaque jour, près de 60 repas aux résidents de cet hôtel. C’est d’abord dans les locaux de l’association Archaos que nous le rencontrons. Car c’est là que les résidents de l’hôtel Parc Azur viennent chercher leurs repas du midi. « Nous avons appris de nos opérations lors du premier confinement, avoue Jean-Pierre Ouvrard. Et notamment qu’il est mieux que les personnes logées à l’hôtel n’y passent pas toute la journée. Cela peut créer des tensions. Il y a deux kilomètres entre Archaos et le Parc Azur. Ils peuvent les faire à pied ou en bus. Cela les fait sortir et cela soutien notre volonté d’accompagner sans assister ». Ici, les repas sont complétés et préparés par Jean-Yves (voir la photo). Avant d’arriver, ils sont stockés dans les réfrigérateurs de la nougaterie Jonquier, à Ollioules, qui les met gracieusement à disposition.

L'utilitaire de Toulon Solidarité 83 à l'hôtel Parc Azur d'Ollioules.

« C’est un véritable maillage qui nous permet de mettre tout cela en place, souligne Laurent Navarro, le directeur d’Archaos, qui compte une dizaine de salariés et autant de bénévoles. Une partie de nos personnes accueillies est hébergée au Parc Azur d’Ollioules. Nous faisons également le lien avec plusieurs associations locales de Toulon Ouest. S’il y a un surplus alimentaire, nous le donnons pour d’autres maraudes ». Le soir, c’est l’association Toulon Solidarité 83 qui assure la distribution des repas à l’hôtel Parc Azur d’Ollioules avec le soutien de l’association Le lien 83, notamment pour la mise à disposition de micro-ondes et de réfrigérateurs (voir la photo), pour la distribution de « packs hygiène » ou de vêtements avec l’implication de l’association Bébés Familles.

Les réfrigérateurs et les micro-ondes disponibles à l'hôtel Parc Azur d'Ollioules grâce à la solidarité associative.

« Au début je n’arrivais pas à en dormir ».

« J’ai travaillé à l’étranger avant de prendre la gérance de cet hôtel et j’ai toujours tenu à remplir un rôle social dans l’exercice de mon métier, confie Olivier Georges, gérant de l’hôtel Parc Azur. C’est vrai qu’il y a une certaine aberration à penser que nous avons une cinquantaine de chambres de disponibles, confinement oblige, alors que des gens dorment dans la rue. Nous avions mis l’hôtel à disposition lors du premier confinement et nous recommençons cet hiver. C’est l’occasion de constater que, malheureusement, il y a des gens dans des situations encore plus précaires aujourd’hui qu’en mars. Moins de familles, peut-être, mais plus de gens seuls et en grande précarité ». Un constat que dresse également Malou, bénévole à Toulon Solidarité 83 : « En plus de ce que nous faisons ici à l’hôtel, Toulon Solidarité 83 effectue également deux maraudes le mercredi et le dimanche depuis six ans. Et je peux vous dire que, effectivement, la situation s’aggrave pour beaucoup de gens. La fracture sociale semble toujours plus grande. Au début, je n’arrivais pas à en dormir. Maintenant je me suis habituée car j’ai appris que je ne pouvais donner que ce que j’avais, sans sauver le monde, mais tout de même, cela reste douloureux ». Au moment de quitter l’hôtel Parc Azur et de dire au revoir à Malou, elle est interpellée par deux hommes logés à l’hôtel. Ils lui demandent des chaussettes. Malou ouvre le coffre de l’utilitaire de l’association et leur en donne. Tout simplement.

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