La coopération participative

On raconte qu’au Moyen Age il existait des « moines pontifes » : on appelait ainsi cette catégorie de religieux parce qu’ils fabriquaient des ponts.

En effet, à cette époque, pour passer d’une Seigneurie à une autre, il fallait passer par des ponts avec des péages payants et les pauvres n’avaient de ce fait pas les moyens de bouger. Ils étaient comme « assignés à résidence », enfermés dans leur destin de micro territoire !

Les moines pontifes avaient eu le génie de rassembler ces pauvres et de construire avec eux des ponts gratuits, leur permettant ainsi d’avoir accès à de nouveaux territoires. Les moines pontifes ont disparu en tant que tels mais les ponts à péage pour les pauvres se font toujours plus subtils.

Elles sont toujours nombreuses les Seigneuries dans lesquelles il est difficile pour certains d’accéder : la Santé, le Travail, le Logement, la Culture, le Respect, la Spiritualité… Heureusement que le savoir-faire des moines pontifes ne s’est pas complètement effacé : on l’appelle aujourd’hui la « coopération participative » et je me réjouis dès que je retrouve ce savoir-faire dans la conduite des projets de la diaconie !

L’Assemblée Générale de l’UDV mais aussi toutes les assemblées générales qui font en mai et juin le bilan de leur travail d’équipe donnent un bel écho à cette mémoire des moines pontifes ! A contrario lorsque cette coopération participative n’est plus à l’ordre du jour, il y a de grands risques  de voir des associations à but non lucratif se transformer en « associations lucratives sans but » !

Heureusement l’ingénierie des pauvres vient souvent à notre secours : l’expérience de l’action collective au Pérou relatée par les acteurs d’Amitiés Cités et du Secours Catholique nous stimule dans notre passion de construire des ponts… même si pour les construire aujourd’hui notre mortier n’est pas forcément celui du Moyen Age. Les réseaux sociaux en sont par exemple un nouveau moyen !

Ce qui importe c’est que cette coopération participative n’oublie personne, et surtout pas les premiers concernés, ceux qui aspirent à être reconnus comme des partenaires à part entière et non pas comme « des personnes dont on s’occupe » !

Espérons que les moines pontifes continuent de prier pour nous afin que nous restions de dignes successeurs de leur savoir-faire !

Diacre Gilles Rebêche


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