Kaïré – UDV se fait remarquer à Avignon

L’association Kaïré – UDV était une nouvelle fois invitée par la programmation du Festival C’est pas du luxe d’Avignon qui s’est tenu du 27 au 29 septembre dernier. Les œuvres de l’atelier La Gribouille ont fait sensation.

C’est devenu une tradition : Kaïré – UDV est invité au Festival C’est pas du luxe d’Avignon. Cette année il avait lieu du 27 au 29 septembre et l’atelier d’arts plastiques La Gribouille de l’association a pu y présenter ses œuvres sur le thème « Des airs de famille ».

« C’était vraiment un beau festival, se réjouit Caroline Delaye, la responsable de l’atelier La Gribouille. Nous avons bénéficié d’un bel emplacement pour les œuvres de notre atelier sur le thème des airs de famille. Elles ont eu un beau succès et cela a surtout récompensé le formidable investissement des personnes que nous accueillons. C’est toujours un plaisir et une marque de reconnaissance de se retrouver exposés lors d’un tel évènement ». L’association a également pu vendre quelques œuvres et nouer de précieux contacts pour des relations artistiques futures.

Voici ci-dessous des photos de cette exposition, signées Jean-Jacques Baudinault, ainsi que le projet « Des airs de famille » posé par écrit par les membres de l’association.

Des Airs de Familles… Sujet d’évitement ou, à l’inverse, sujet central, la thématique de la famille résonne tout particulièrement pour les personnes vulnérables, auxquelles s’adresse prioritairement l’action de Kaïré. La famille, est-elle ce lieu ressource qui accueille, protège, aime, ou un monde de tensions et de contradictions douloureuses ? Poser, par un travail plastique, la question de la filiation, de la ressemblance, de l’héritage, de la place singulière au sein d’un collectif, de l’éclatement des modes du faire famille, est en soi un défi. De l’évènement qui déchire à celui qui soude, de l’évocation d’un être disparu au joyeux portrait de groupe, du secret à la révélation libératrice, ce sont nos vies, leurs vies, qui émergent de ces objets dissimulés sous des strates de tissu ou de photos détournées. L’exposition invite à les découvrir en explorant de multiples thèmes que recouvre l’idée de famille, où oeuvres plastiques et textes produits par les participants de l’atelier se répondent.

 

– Portraits de famille et évènements familiaux – Ce travail révèle le tissage des liens familiaux : relier les photos entre elles par des points de crochet (laine, fil) ; s’inventer des liens de parenté, broder une histoire, se construire un passé, une mémoire, etc.
A partir de photographies revisitées, sont mis en scène des évènements : naissances, mariages, communions, vacances, etc. Approche artistique qui saisit les grands et petits évènements de l’existence, donne naissance à des séries imaginaires, fait place à des images familiales, imagine des scènes de vie joyeuses, inattendues, cocasses, etc.

 

– Cartes d’identité – Chaque carte est construite à partir d’une poupée évoquant un proche, de son univers reconstitué à partir d’images repeintes ou colorisées, de textes cousus, collés, scotchés et/ou agrafés qui font sens avec elle.

 

– Traces des déchirures – Pour dénoncer les violences familiales, des photos d’enfants et d’adultes sont agressées, griffées, déchirées, recousues, effacées, violentées, lacérées… Au coeur de ce travail, le parti pris d’une évocation de ce qui est tu, de l’absence, des faux semblants, de l’oubli, de la souffrance, de la dépersonnalisation.

 

– Bouteilles-Mémoires – Conçue comme un reliquaire fictif abritant photos, mèches de cheveux, petits objets intimes, chaque bouteille a vocation à honorer un être cher disparu. Elle résulte d’une histoire dont chaque élément évoque un évènement, un souvenir personnel ; tout ajout demeure singulier, unique et porteur de sens.

 

– Secrets de famille – Ce sont des séries d’objets intimes récupérés par chaque artiste, assemblés sous une peau textile de couleur neutre et figés par des points de suture. Ils sont recouverts, rendus méconnaissables, à la fois présents et absents. Emballés, invisibilisés par enveloppement, dissimulés sous plusieurs strates, tentent-ils d’enfermer/révéler des secrets de famille ?

 

– Famille en précarité – A partir de vêtements de récupération, chaussures, sacs à dos, duvets, qui portent en eux la mémoire d’usages, de transformations, de déplacements, il s’agit de faire émerger la vie de ceux que la vie renvoie aux marges. Matériaux associés, déchirés, tordus, attachés sur des silhouettes métalliques qui évoquent la présence des corps oubliés, malmenés, meurtris, d’une famille entière en errance.

 

– Noce – Cette création collective d’une scène de mariage, en procession vive et colorée, est constituée d’une cinquantaine de bobines de fil détournées. Avec un parti pris, celui de la diversité et de la gaité. Des invités aux musiciens, tous réunis suspendent, le temps d’une fête, les préoccupations et les inquiétudes de leur quotidien. Ils accueillent joyeusement le futur.

 

– La Gribouille, une famille – Cette oeuvre présente la Famille La Gribouille, sur plusieurs générations. Elle porte la mémoire de ceux qui ont traversé, depuis plus de trente ans, l’Atelier de création plastique ; certains plus fragiles que d’autres, mais tous ont laissé une empreinte singulière. Certains ont disparu mais sont toujours présents. D’autres ont pris la suite. Sur ce manteau hommage, chacun a une place, son image incrustée dans le tissu protecteur.


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