Faire Maison sans perdre cœur !
Je me souviens avoir relevé dans un cahier de prières à l’entrée de l’Église Saint Louis au centre-ville de Toulon, une intention rédigée d’une écriture malhabile qui m’avait intriguée : « Ta Maison à toi, elle est dans nos cœurs ! »
Supplication ou attestation, je n’ai jamais su si c’était l’écriture d’un enfant répétant l’enseignement d’une catéchiste, d’une personne âgée rassasiée d’expérience de vie rédigeant un testament spirituel, ou d’un malade en souffrance psychique impressionné par l’édifice et voulant remettre « les pendules à l’heure » !
Toujours est-il que cette parole incarnée est restée gravée dans ma mémoire de diacre. J’y ai repensé en lisant les articles de ce dernier numéro de IOTA donnant écho à deux maisons : la Maison des Frères au Beausset et la Maison des familles à Hyères.
Si ces maisons illustrent la vocation de la diaconie diocésaine, c’est d’abord parce que leur dénomination s’inscrit dans le trésor de tous ceux qui, au cœur de leurs difficultés et leurs galères, aspirent à ce bien précieux :
la fraternité comme mode de reconnaissance, de respect et de considération…, et la famille comme mémoire d’un lien social offert sans condition et comme promesse d’une communauté de vie qui soit le meilleur rempart contre l’exclusion sociale et la solitude.
Même si pour bâtir ces maisons, il a fallu s’adapter aux règles administratives des Maisons Relais, des lieux de vie et d’accueil et des séjours étapes pour l’une, et à celles des Centres sociaux et culturels pour l’autre, il n’empêche que l’essentiel reste ce projet de « faire maison pour apprendre à mieux vivre ensemble de façon solidaire et fraternelle en donnant la place aux plus fragiles ».
Le verset d’Évangile (Mt 6,21) nous rappelle : « Là où est ton trésor, là est ton coeur ». Ceux qui font vivre la Maison des frères au Beausset et la Maison des familles à Hyères le savent bien.
Leurs projets associatifs illustrent comment la diaconie s’incarne dans la société civile avec loyauté et détermination : aidons-les à ne pas perdre cœur !
Gilles Rebêche, Délégué diocésain à la Diaconie