Et pourtant, cette route est belle!

En pensant à ce billet qui est censé être « d’humeur », je m’étais promis d’éviter à tout prix d’aborder le Covid 19 dont on a que trop parlé ces temps-ci. Et voilà que j’y reviens, pardonnez-moi, mais en y cherchant de quoi se réjouir et je me rends compte que ce n’est finalement pas si difficile.

La semaine dernière, une petite grand-mère me racontait son grand étonnement de voir tant de ses voisins aussi proches, elle qui les croyait isolés derrière les portes fermées de leur immeuble : tous les jours on lui apportait qui un gâteau, qui une part du dîner familial et toujours un sourire d’encouragement pour cette solitude nouvelle.

Faut-il donc un méchant virus pour réaliser que l’on a tous besoin les uns des autres ?

Elle n’imaginait pas pouvoir être l’objet d’une telle sollicitude. Et en réalité, c’est son étonnement qui m’a interrogé : toute cette attention n’est-elle pas que normale ? Faut-il donc un méchant virus pour réaliser que l’on a tous besoin les uns des autres et que s’entraider n’a rien d’héroïque ?

L’humanité dans la rue prend aussi des formes réjouissantes là où pourtant la plus grande précarité est de mise et l’on découvre à nouveau l’essentiel chez les uns et les autres : le don.

Le don aux autres, le don de soi comme l’ont mis en pratique toutes celles et ceux qui se sont démenés ces dernières semaines en tenue de service, que ce soit d’ailleurs « au front » ou à l’arrière dans des œuvres moins gratifiantes, moins visibles et donc aussi généreuses et indispensables.

Vous lirez dans ces pages la belle action parmi bien d’autres, des équipes des Promo Soins.

Cette fraternité dans la rue nous invite à espérer ensemble.

Mais que l’humanité se révèle aussi belle chez ceux qui sont dans la souffrance, Gilles nous l’a bien montré dans ses chroniques quotidiennes et nous gardons à l‘esprit le sans abri prenant la défense d’une petite sœur en maraude puis l’invitant dans son squat, le pauvre Christophe accompagné dans la mort par ses amis de misère autour de quelques lumignons et d’une prière œcuménique, la naissance le même jour d’un bébé, le partage avec les musulmans en Ramadan.

Cette fraternité dans la rue nous invite à espérer ensemble et il nous reste donc à remercier nos amis de la rue d’être finalement des acteurs de l’unité et de cette coordination de l’action sociale que l’on souhaite tant.

Nous avons fait un bout de route ensemble,  il en reste beaucoup à faire mais nous la poursuivons forts de combattants nouveaux, bénévoles généreux qui nous ont rejoints, bienvenue à eux !

Cette route est belle.

Thierry O’Neill
Président de l’UDV

 


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