Considération

En visite à Rome, fin novembre, au dicastère pour la promotion humaine et le développement intégral de la personne, nous sommes venus évaluer dans ce lieu exceptionnel de vigilance planétaire la pertinence de l’aventure de la diaconie. L’un de ses responsables, un prélat d’origine française, Mgr Bruno-Marie Duffé, nous a rappelé avec une déconcertante simplicité un des fondamentaux de l’action sociale de l’Eglise que l’on appelle la « considération ».

D’origine latine « cum sidere », la considération signifie littéralement « s’asseoir à côté », ou mieux « se poser avec… ». On peut donc dire que la considération est une feuille de route pour chaque acteur de la diaconie. C’est peut être aussi ce que réclament tous les gilets jaunes qui rappellent à notre société que la transition écologique si nécessaire ne peut pas se faire au détriment du respect de l’équité sociale.

Ce besoin de considération est celui qui est à fleur de peau de tous les pauvres, les blessés de la vie, les exilés, et de tous les affamés et assoiffés de justice. Peut-être est-il utile de faire mémoire des déclarations d’intention de tous nos projets telles les chartes de Jéricho ou celle de Promo Soins qui rappellent : « Plus que le pain, plus que la soupe, plus que les soins, ce qui compte c’est la manière d’être traité, d’être considéré… » ?

C’est dans cet esprit qu’Aline Racheboeuf vient de publier le livre « Les mauvaises herbes », et qu’Yves de Kermel et Delphine Dumont ont photographié les visages des 40 maisons de l’UDV. C’est leur manière à eux d’exprimer toute leur considération pour celles et ceux qui font vivre ces lieux, pour celles et ceux qui y sont accueillis. N’hésitez pas à vous les procurer car leur lecture est un bon entraînement pour apprendre à s’asseoir aux côtés de ceux qui donnent chair à la diaconie, en cultivant une culture du partage et de la rencontre.

C’est aussi ce qu’ont voulu exprimer les habitants du quartier de La Gabelle, à Fréjus, en venant célébrer les 30 ans de l’association Epafa autour de la paroisse du Sacré Cœur de ce même quartier. Pour cultiver pendant 30 ans un art du bien vivre ensemble, dans un contexte interculturel, inter-religieux et intergénérationnel, il n’est pas peu de redire que la considération mutuelle a été un facteur primordial pour persévérer dans ce parti pris positif pour rencontrer l’autre dans sa différence.

La considération est un bien précieux qui relève autant du savoir-faire que du savoir être.

Diacre Gilles Rebêche.


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