Aidons les aidants

« Ces deux dernières années ont été bien difficiles pour les personnes en précarité mais bien sévères aussi pour celles qui les accompagnent ; qui pourra mesurer un jour les chocs post traumatiques de la crise sanitaire du Covid, les effets sur le moral de ceux qui ont vécu le confinement dans le compagnonnage de la misère, les conséquences du télétravail pour les métiers du soin et de la relation, l’épuisement des professionnels du sanitaire et du social ? L’orientation du monde occidental depuis la guerre en Ukraine et ses conséquences sur nos économies et donc sur le quotidien des gens nous montre aujourd’hui que notre ambition de contribuer à bâtir un monde plus fraternel est plus que jamais essentielle.

L’ensemble de nos associations y travaille tant et plus et les personnes accueillies dans nos maisons ou sur nos chemins de rencontre sont plus nombreux quand les moyens classiques pour les aider ont plutôt tendance, au mieux, à stagner. Il s’ensuit une réflexion permanente dans un esprit d’innovation, dans les recherches de financement, d’organisations nouvelles, de partenariats qui montre la souplesse et l’énergie dont font preuve les uns et les autres dans les Conseils d’administration de l’UDV et de ses associations constitutives.

Mais ceux qui mettent en œuvre au quotidien les directives ainsi retenues, souvent nouvelles parce qu’innovantes, salariés et bénévoles, qui y travaillent avec passion et enthousiasme, celles-là, ceux-là, qui se confrontent concrètement aux difficultés d’équilibres souvent chancelant, méritent aussi largement notre attention.

Les personnes accueillies dans nos maisons sont la raison d’être de notre action et à les mettre toujours en tête de nos préoccupations, en souhaitant les rendre elles-mêmes acteurs et participant à la recherche et au fonctionnement de nos structures, ne prenons pas le risque d’oublier celles et ceux qui les accompagnent et les accueillent, ces 235 salariés et 815 bénévoles répartis dans 19 associations.

Nous connaissons dans nos familles le prix élevé en terme d’engagement personnel, de fatigue voire d’usure, de l’accompagnement de nos anciens et il est classique d’entendre qu’ « il faut aider les aidants ». Il me semble qu’il en est de même pour nous auprès de celles et ceux qui se donnent tant auprès de nos amis accueillis. Ils sont la cheville ouvrière de nos actions, confrontés chaque jour aux difficultés de nos équilibres si difficiles à maintenir. Que ce billet pour une fois les mette au premier plan et célèbre leur engagement me paraît bien légitime. Aidons-les. »

Thierry O’Neill, président de l’UDV.


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