Accompagnement linguistique chez Frateli – UDV

L’association Fratelli – UDV, qui intervient sur le territoire de la Dracénie, propose un accompagnement linguistique à celles et ceux qui ne maitrisent pas le Français, qu’ils soient tunisiens, comme Houneida et Mounia, ou réfugiés ukrainiens, comme Boris et Yvan.

C’est aux Jardins solidaires de Nartuby, au Muy, que nous avons rendez-vous avec Marina Bilirit, animatrice sociale chez Fratelli – UDV, Houneida et Mounia, deux femmes d’origine tunisienne arrivées en France il y a 2 ans, Boris et Yvan, tout juste réfugiés de la guerre en Ukraine, Antonina, bénévole bilingue franco-russe et Aurélie Lucquiaud, la coordinatrice de l’association. En ces temps estivaux, ils aiment à se retrouver ici, sous l’ombre fraiche que propose les arbres environnants ou bien à la salle paroissiale de la ville, à quelques minutes à pied. Mais que font-ils ici, accueillis et accueillants, chaque lundi matin ? Ils jouent et rejouent des moments de la vie quotidienne. En Français. Pour permettre à une quinzaine de bénéficiaires, dont Houneida, Mounia, Boris et Yvan, de gagner en autonomie.

« Nous jouons des scénettes de la vie courante »

« Nous jouons des scénettes de la vie courante auxquelles ils ont été ou vont être confrontés, explique Marina Bilirit. Nous nous imaginons au supermarché, chez le boulanger, à la pharmacie et nous prenons bien garde à nous concentrer sur l’essentiel. Pour qu’ils se fassent comprendre et comprennent à leur tour les dialogues de la vie de tous les jours ». Il ne s’agit pas, en effet, de cours d’alphabétisation, que proposait autrefois sur place l’association Epafa -UDV, mais plutôt d’un accompagnement socio-linguistique. « Nous avons repris cet accompagnement il y a plusieurs mois et, confrontés à une réalité d’absentéisme chez les personnes bénéficiaires, ce qui pouvait décourager nos bénévoles, nous avons décidé de proposer une autre approche », confie Aurélie Lucquiaud. L’équipe peut également s’appuyer sur Estelle Mary, conseillère en économie sociale et familiale.

« On nous apprend à nous débrouiller à la banque, à La Poste »

Houneida et Mounia sont assidues. Elles se réjouissent de pouvoir « apprendre le français ». « On nous apprend à nous débrouiller à la banque, à La Poste, etc… C’est très utile pour nous ». Boris et Yvan ne sont pas encore à leur niveau de Français. Ils viennent de fuir Kiev et sont arrivés il y a peu sur notre territoire. C’est Antonina, bénévole qui parle russe couramment, qui les aide. Avec les mêmes méthodes. De quoi maintenir le jeune Yvan en éveil et lui donner la force de passer un concours pour intégrer la Marine Nationale de son pays. Plein de courage, le jeune homme a décidé de le présenter à Odessa, dans quelques semaines. Deux autres familles ukrainiennes, récemment arrivées et logées en hébergement citoyen, vont-elles aussi pouvoir bénéficier de ce dispositif proposé par Fratelli – UDV.

(Ci-dessus en photo, de gauche à droite : Mounia, Houneida, Marina, Yvan, Antonina, Boris et Aurélie).

L’épicerie solidaire élargit son champ d’action

Bonne nouvelle ! Fratelli – UDV fait partie des 3 lauréats régionaux d’un appel à projets, lancé par ANDES (Association Nationale de Développement des Épiceries solidaires), visant à agrandir le champ d’action des épiceries solidaires à un public plus large. L’idée : que ces épiceries soient « ouvertes à tous » afin de permettre une plus grande mixité des publics avec des aménagements financiers qui resteront de mise pour les plus défavorisés. Aurélie Lucquiaud nous explique : « L’épicerie solidaire de Draguignan n’a jamais été une aide alimentaire d’urgence mais plutôt une réflexion sur l’accompagnement temporaire de personnes dans la difficulté et surtout un lieu d’échange et de partage avec une promotion de l’engagement bénévole. Cet élargissement du public résulte avant tout d’une volonté d’augmenter cette notion de mixité pour que chacun se sente acteur de l’épicerie et y investisse du temps et des idées avec différents ateliers qui existent déjà et qui auront vocation à être encore plus réguliers. Cela va également nous pousser à une réflexion sur les produits que nous proposons car il s’agira d’intéresser par notre épicerie des personnes qui ne l’étaient pas forcément jusqu’à présent. Nous nous rapprochons déjà de producteurs locaux et nous prendrons un tournant plus écologique aussi grâce à cela ». L’épicerie solidaire de Fratelli – UDV, située à Draguignan, a accompagné une cinquantaine de familles et plus de 350 personnes l’an dernier, que ce soit sur place ou par son itinérance.


About the Author



Haut de page ↑