30 ans au soutien des familles de détenus
Les Amis de l’Horeb – UDV fêtaient leurs 30 ans d’existence lundi 25 novembre dernier à Toulon. Trois décennies au service des familles de personnes détenues que cette association accompagne grâce à l’engagement de fidèles bénévoles.
Rendez-vous avait d’abord été donné à la crypte de l’église Saint Louis, premier lieu d’implantation des Amis de l’Horeb – UDV, à 10h. Puis une heure plus tard au café le Saint-Cyprien, place de la Cathédrale, jouxtant le siège de la Diaconie du Var. Là, bénévoles, amis, personnes accompagnées et partenaires des Amis de l’Horeb – UDV ont pu échanger, se rappeler souvenirs et anecdotes et revenir sur 30 ans d’histoire riches en émotion et en engagement pour l’une des plus anciennes associations de l’Union. « La prison est un lieu à part, rappelait ainsi Gilles Rebêche, lui qui a créé l’Union Diaconale du Var il y a bientôt 42 ans. Un lieu de rencontres improbables où les Amis de l’Horeb – UDV sont devenus ce que l’on appelle aujourd’hui un tiers-lieu ». En assurant l’accueil des familles dans le local proche du centre pénitentiaire Toulon-La Farlède, une heure avant les parloirs.
« La prison, j’en avais entendu parler… »
« L’association a été créée en 1994 et publiée au journal officiel le 29 novembre de cette année-là », précisait pour sa part Anne Pungier, la présidente des Amis de l’Horeb – UDV, qui a lu devant l’assistance un mot écrit par une maman d’un homme détenu, à qui elle a rendu visite pendant des années au parloir du centre pénitentiaire Toulon-La Farlède. Cette mère, d’abord effrayée à l’idée de se rendre en prison, a rencontré les bénévoles des Amis de l’Horeb – UDV. Une rencontre bienvenue :
« La prison, j’en avais entendu parler bien sûr. J’avais aussi vu des images à la télévision, dans les reportages, dans les films mais je n’y avais jamais mis les pieds. Et puis un jour cela vous tombe dessus. On se dit finalement que cela n’arrive pas qu’aux autres. On a peur. On pense à ce que l’on croit savoir sur la chose et puis un jour, vous y allez. Parce que là-bas, il y a votre fils. La première fois, l’angoisse vous serre la gorge, on pense y rencontrer des gardiens pas sympathiques, méchants au regard noir, enfermés eux-aussi toute la journée derrière de hauts murs gris, derrière des barreaux. Puis c’est la surprise, la très agréable surprise. À La Farlède tout au moins. Tous les cauchemars s’effacent. On est accueillis par des personnes d’une incroyable douceur, d’une compassion extrême, des personnes qui connaissent le désarroi des familles, qui les soutiennent moralement en discutant avec elles. En leur offrant une tasse de café, un biscuit. On arrive même à créer des liens, on s’appelle par nos prénoms, on n’a plus d’angoisse avant de pénétrer dans le centre pénitentiaire. On ose y mener des petits frères et sœurs, des grands mères. Pour tout ce que les Amis de l’Horeb – UDV ont fait pour ma famille et moi-même. Je dis et crie merci, mille fois merci ! ».
Ce témoignage, aussi sincère que poignant, illustre à merveille ce que sont Les Amis de l’Horeb – UDV depuis 30 ans.
« Nous y pensons tout le temps, nous revoyons les visages »
Cet anniversaire aura été l’occasion de réunir anciens et nouveaux bénévoles, pour la grande majorité des femmes, unies autour de valeurs communes, liées par une sensibilité hors du commun. « Je remercie celles qui sont engagées depuis tant d’années, pour certaines depuis le début, car c’est grâce à elles que nous avons pu être réunis aussi nombreux, reconnaissait Véronique Lespect, la vice-présidente de l’association. Elles ont fait un travail formidable de recherche et de sollicitations. La continuité est le maître mot de cette association. Nous avons une liaison incroyable les unes avec les autres ». « L’Horeb n’a pas laissé indifférent, confiait Véronique Brosset, une bénévole historique de l’association. Nous y pensons tout le temps. Nous revoyons les visages. Il y aura toujours des personnes incarcérées et il y aura toujours besoin d’écoute. On donne beaucoup et on reçoit beaucoup. Une journée comme celle-ci permet aux nouvelles bénévoles de plonger dans la mémoire de l’association et d’en saisir à nouveau, si besoin en était, toute son utilité. Parce que parfois, on se dit « oh je n’ai pas pu aider grand monde aujourd’hui avant les parloirs, j’ai juste parlé 5 minutes, on a juste échangé un café ». Mais tout est utile et mis bout à bout, c’est un véritable soutien qui se met en place ».
« Je me suis retrouvée devant la prison Saint-Roch, avec ma poussette »
Parmi les invités à cet anniversaire, Nicoleta, 44 ans, toulonnaise d’origine roumaine accompagnée de son fils David. Cette mère de famille a tenu a être présente pour raconter son histoire. Celle d’une femme de détenu, tout juste maman d’un nourrisson, accompagnée par Les Amis de l’Horeb – UDV durant 4 ans, de 2003 à 2007. « Mon fils avait à peine 1 an. Je venais de Roumanie. Je ne connaissais personne. Mon mari incarcéré, je me suis retrouvée devant la prison Saint-Roch, avec ma poussette, confie-t-elle. C’est là que j’ai connu Soeur Jeannette qui nous a hébergés, nous a donnés à manger et nous a accompagnés au parloir ». Puis le père Noël Pitometz, prêtre ouvrier et aumonier de prison, a pris le relais. « Les Amis de l’Horeb-UDV m’ont également beaucoup aidé à ce que mon fils puisse continuer à voir son père et maintenir la relation père-fils ». Aujourd’hui, David a 22 ans et il travaille dans la téléassistance aux personnes âgées.
En savoir + sur Les Amis de l’Horeb – UDV, CLIQUEZ ICI
Si vous souhaitez faire un don aux Amis de l’Horeb – UDV, CLIQUEZ ICI