Revivre l’engagement bénévole après le Covid

Avançant ensemble main dans la main, les bénévoles forment une grande chaîne de solidarité et de fraternité

Avançant ensemble main dans la main, les bénévoles forment une grande chaîne de solidarité et de fraternité

L’équipe bénévolat de l’UDV s’est réunie le 23 juin. Ces retrouvailles attendues ont été vécues dans la joie sur le site de la Ressourcerie de la Rade, rue Commandant Loste. La rencontre du 19 mars avait été annulée pour cause de confinement et la précédente remontait au mois de février : alors, se retrouver, même masqués, même en petit nombre, c’était déjà quelque chose!

Anne Nautin a commencé par faire une présentation de la Ressourcerie de la Rade et elle a invité tout le monde à participer à une visite guidée de ces lieux où se concentrent mille et un objets (et peut-être même plus !), « destinés à être délaissés » et dont la revalorisation et la revente participent à un projet d’économie sociale et solidaire. Ali Baba lui-même n’en reviendrait pas !

Vous trouverez toutes les infos en cliquant ici.

Le principal sujet du jour a ensuite été abordé :

« Comment la période de confinement a-t-elle été vécue ? Et maintenant, comment rétablir les échanges ? »

Chacun a pu mettre des mots sur cette période inédite qui n’a laissé personne indifférent : nous vous les livrons tels quels, d’après une retranscription de Corinne Schmitt, en charge du service Bénévolat/Volontariat du réseau UDV :

  • « Solidarité, élan de générosité pendant cette période;
  • Période propice aux échanges entre voisins, entre inconnus, intérêt pour les autres personnes;
  • Réaction de la société de mettre un frein à l’individualisme, construire des liens;
  • ETRE plutôt que FAIRE;
  • Période propice à la réflexion et à l’observation sur notre juste place dans notre environnement;
  • Moment de grâce car cette période a été un point d’arrêt vital;
  • Souhaits de ne pas revenir à la situation « d’avant »;
  • Maintenir les liens qui se sont créés au niveau de l’UDV et des partenaires en échangeant régulièrement les infos et les actualités sur les actions;
  • Comment être acteurs des changements vus ?
  • Comment construire de façon pérenne les partenariats ?
  • Le bénévolat est en mouvement : les anciens bénévoles se questionnent encore sur leur retour dans les associations. Aller les uns vers les autres est une bonne pratique à mettre en œuvre.
  • Nous devons être attentifs aux bénévoles âgés qui ont vécu un isolement forcé pendant le confinement, et leur permettre de revenir. Ne pas les mettre de côté. »
Le défi de l’après-confinement

Pour faire face aux nouveaux problèmes rencontrés, il a fallu donner des réponses urgentes et immédiates, mais « l’après-confinement » interpelle quant à la pérennisation des actions : des bénévoles nouveaux se sont manifestés, qui se trouvaient alors sans travail, mais ils l’ont repris depuis. Ils ont permis de remplacer en quelque sorte les plus âgés qui étaient tenus à une extrême prudence, mais ces derniers ne sont pas encore tous revenus dans les associations…

Raymonde Hugonnier a fait remarqué que le mot de « guerre » employé alors par le chef de l’Etat n’était pas le mieux approprié pour qualifier ce qui a été vécu. Celles et ceux qui se souviennent d’avoir vécu la dernière évoqueront davantage les notions de peur et de faim face aux épisodes de combats, de destructions, de représailles sur certaines populations… des souvenirs encore très vivaces dans les mémoires des ados de l’époque…

A la rentrée, le 13 octobre exactement, l’UDV organise un Séminaire annuel élargi auquel elle souhaite voir participer salariés, bénévoles et accueillis, sur le thème : « Place et participation des accueillis dans nos associations ». Pour en savoir plus, voir l’article consacré à ce sujet publié sur IOTA. 

Ce sera un sujet vaste et d’autant plus passionnant compte tenu des mois que nous venons de vivre… et de ceux qui se profilent à l’horizon.

La question qui se pose maintenant au sujet de l’après, est :

Comment vivre nos engagements bénévoles ?
Et ressentons-nous un frein ou bien un élan nouveau ?

Cela mérite réflexion ! Entre le « syndrome de la cabane » et la « soif de liberté », quantité de postures s’offrent à nous….

Ces semaines ont entraîné pour certains une sorte de dépouillement de la pensée : comment aller du trop-plein à l’essentiel, comment se débarrasser de l’accessoire pour ne garder que le nécessaire.  Pour d’autres, 2 mois d’enfermement ont entraîné une soif de rattraper coûte que coûte le temps perdu.

Bénévoles de l’Union Diaconale du Var, nous savons quelle est la préoccupation majeure : faire en sorte que les personnes accueillies dans les associations participent activement à la vie de ces associations et ne soient pas simplement des « bénéficiaires ». Le Séminaire d’octobre traitera du sujet. D’ici là, comment orienter ou pré-orienter nos pensées et nos façons de faire?

Pistes de réflexion

Voici quelques pistes de réflexion :

  • Savoir passer « de l’hostilité (refus d’écouter l’autre) à l’hospitalité (recevoir son histoire) » : cette expression du Pape François est reprise par Gilles Rebêche dans sa préface du livre de Laure Blanchon, « Paroles de vie pour tous ». Il y a sans doute encore des moments où nous pensons (inconsciemment) que nous n’avons rien en commun avec le « pauvre » et où nous communiquons avec lui « de haut en bas », parce qu’il a un côté dérangeant et que nous, nous sommes sûrs d’être « dans les clous » !
  • Patience, humilité, bienveillance sont les trois clés de communication indispensables pour partir gratuitement en mission vers l’autre. Savoir que tartiner des sandwiches pendant deux heures n’est pas moins utile et valorisant que participer à leur distribution ; c’est la joie de l’effort commun qui nous porte… même dans l’incognito.
  • L’encyclique Laudato Si nous parle de prendre soin ENSEMBLE de la MAISON COMMUNE, notre vieille planète, en acquérant la conscience que nous avons une origine commune et un avenir à partager entre tous, que la vraie richesse est dans l’accueil inconditionnel de l’autre, et que « la pluie de justice » dont parle le prophète Osée ne tombera qu’à ces conditions. « Tout est lié » : l’écologie dite intégrale est faite de justice prenant racine dans la fraternité ; nécessité devenant urgence et chance pour l’humanité.
  • Qu’allons-nous retirer de l’expérience aussi unique qu’inattendue que nous venons TOUS de vivre ? Allons-nous participer au « tissage » d’une société où l’on sera plus proches, où l’on saura communiquer d’égal à égal ? Aider ainsi l’accueilli à retrouver sa vraie identité, masquée par les souffrances de la précarité, admettre que chaque être est unique au monde, qu’il avance à son rythme à lui, tel qu’il est, avec – exactement comme nous – ses faiblesses et ses défauts. Alors nous parviendrons à ne plus nous étonner de nos faiblesses à tous et nous verrons que les galères des uns comme celles des autres sont d’étonnants moyens d’ouvrir les cœurs et les esprits, pourvu que chacun y mette du sien et se laisse toucher par l’émerveillement devant parfois de très petites choses.
  • Il faut aussi se persuader : qu’il est nécessaire de relire en équipe les événements vécus… ce qui rejoint la devise de l’UDV « Tout seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin. », et qu’il n’y a jamais de réponse toute faite à une situation quelle qu’elle soit.

Guy de Larigaudie, journaliste, pilote automobile du premier Paris-Saïgon, tué en mai 1940  écrivait :

« Il ne faut pas nous désoler d’être seulement ce que nous sommes. L’aventure la plus prodigieuse est notre propre vie et celle-là est à notre taille ».

… mais l’aventure est bien plus belle lorsqu’on la partage !

Aline RACHEBOEUF, reporter bénévole pour IOTA

 

 


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