Plaidoyer pour un déconfinement non violent

J’ai souvent repensé aux sages conseils du mahatma Gandhi pour préparer le « monde d’après » : « Sois toi-même le changement que tu veux pour le monde ». Cette pensée ne m’a pas lâché lorsque j’ai retrouvé dans le bal masqué des retrouvailles les excès de zèle des militants de la distanciation sociale.

« Ce sont les relations qui nous aident à vivre ».

Autant je comprenais les règles de prudence et la nécessaire vigilance sanitaire, autant j’ai été stupéfait de la violence institutionnelle de certains établissements dont la vocation était pourtant le soin des personnes fragiles. Ainsi, un vieil ami prêtre m’avouait ces jours-ci au sujet de son EHPAD : « Ce sont les relations qui nous aident à vivre. Je ne comprends pas que l’on puisse en être privé de la sorte . Je prie pour calmer ma colère ».

Quelques jours auparavant, un groupe de jeunes polonais étaient venus me voir jusqu’à la cathédrale pour plaider la cause d’un de leur ami Piotr, handicapé, qui avait été expulsé la veille de Pentecôte des urgences de l’hôpital à 1 h du matin avec son fauteuil roulant : « c’est pas normal… c’est aussi grave que le virus ! » répétaient-ils comme s’ils inauguraient le Ségur de la Santé, ces rencontres nationales pour faire des propositions après le choc de la crise sanitaire.

« Le changement et la paix sociale dépendent de notre attitude intérieure ».

Puissent toutes les initiatives évoquées dans ce numéro de IOTA, notamment les projets de l’Assemblée générale de l’UDV et l’expérience de Fratelli en Dracénie, nous aider à garder du bon sens, et à prendre soin des relations avec les plus fragiles, comme un bien précieux.

Le changement et la paix sociale dépendent de notre attitude intérieure et de notre persévérance dans le soin des plus vulnérables. Gandhi, déjà cité, aimait aussi à rappeler : « Faites-vous serviteurs des petits et la paix viendra ».

Puisse ce prophète de la non-violence être encore entendu dans nos associations, nos maisons et nos lieux d’accueil. Bel été à tous !

Diacre Gilles Rebêche


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