Les Promo Soins – UDV sur le pont

En cette période de crise sanitaire, les Promo Soins – UDV ont mis en place de nombreux dispositifs de soutien aux plus fragiles.

« On ne doit pas seulement s’occuper de la misère, mais, surtout, de l’être humain. » disait à Var-Matin Gilles Rebêche le 20 novembre dernier. Le président de l’UDV, Thierry O’Neill, y fait écho aujourd’hui dans son billet d’humeur : « Voilà qui donne une autre dimension à notre travail, accueillant l’autre dans sa globalité d’homme. ». S’il fallait qualifier le travail des Promo Soins – UDV à travers le département, il suffirait de leur appliquer ces deux définitions, d’autant plus que le lien est très fort entre les différents services. Lorsqu’en mars dernier, le premier confinement s’est abattu sur les populations, comme la lave du Vésuve sur Pompéi, ils ont su sans attendre mettre en place des dispositifs au service des plus fragiles. Et la coordination avec les travailleurs sociaux s’est faite automatiquement, tant pour les personnes sans-abri que pour celles accueillies dans les hôtels.

Une situation complexe.

Nous avons fait pour vous un tour d’horizon de la situation actuelle, quelque peu différente, non pas au niveau des services, mais plutôt du ressenti de tous, soignants et accueillis. Tous sont arrivés à un même constat : la situation est complexe et la charge de travail immense. Par exemple, à Promo Soins – UDV Maures Estérel, les infirmières, qui interviennent au sein des lieux de mise à l’abri des gens de la rue le soir, sont occupées de 17h30 à 19h30. Cet horaire particulier et quotidien s’ajoute à leur planning habituel. Comme le souligne Catherine Hublin, de Promo Soins – UDV Maures Estérel, « C’est une façon de vivre épuisante pour tout le monde ». Car les accueillis sont fatigués, eux aussi, par toutes les exigences liées à la crise sanitaire : masques, gel et surtout attestations. Promo Soins – UDV a d’ailleurs signalé aux forces de l’ordre les difficultés d’imprimer ces attestations, leur demandant un minimum de bienveillance. De plus, les accueillis ne peuvent plus vivre cette sorte de convivialité qui les aide malgré tout, en temps normal, à supporter les différences. Ce sentiment d’être encore plus isolé, différent, derrière un masque, n’a fait que croître ces derniers mois.

Qui est touché par la Covid-19 ?

François Le Van, médecin retraité bénévole, investi à Provence Verte Solidarités, à Brignoles, et au Centre d’Hébergement du Pradet, nous dit combien il est surpris de voir que peu de personnes de la rue sont touchées par la Covid-19. Il fut un moment où le travail était abondant, mais pour ce second confinement, la question qui se pose c’est : « Où sont-ils ? Pourquoi ne viennent-ils pas ? ». « Bien sûr, nous savons par expérience que les  personnes sans-abri ont des difficultés à se soigner et préfèrent souvent rester couchées sur un banc avec de la fièvre plutôt que d’aller à l’hôpital. Elles se soignent avec les moyens du bord. Pour venir voir un médecin, il faut qu’elles soient rassurées par quelqu’un d’autre qui est aussi à la rue. Elles ne veulent pas d’enfermement dans un système. » « Les personnes à la rue se font connaître Promo Soins entre elles, dit Catherine Hublin, et c’est seulement ainsi que s’établit la relation de confiance indispensable ». Ce système de bouche-à-oreille a quelque chose de touchant, il prouve combien l’attention et l’écoute des soignants se doit d’être profondément humaine. Le soutien des bénévoles reste indéfectible même si certains, de part leur âge ou certaines pathologies développées, sont obligés de prendre du recul sur leurs missions quotidiennes.

Le centre d’hébergement du Pradet.

Le Centre d’hébergement du Pradet (géré par la Croix-Rouge) a été créé pour l’accueil des personnes de la rue testées positives, pour les cas positifs de la population générale dans l’impossibilité de s’isoler et pour les cas contacts. Aujourd’hui la Direction Départementale de la Cohésion Sociale finance un transport sanitaire et prend en charge les cas positifs pour le transport de la rue vers ce centre d’hébergement du Pradet. L’Equipe Mobile Précarité Santé (EMPS) de continue sa mission comme le reste de l’année mais les quatre Promo Soins – UDV portent en plus les équipes sanitaires mobiles Covid-19 qui ont pour mission d’aller rencontrer un malade de la Covid-19 signalé, de faire un diagnostic, de faire un test antigénique (un test au résultat rapide que les Promo Soins – UDV ont pu obtenir récemment N,D,L,R) et de l’orienter vers le centre du Pradet ou une autre structure.

En conclusion, cette période si particulière, et surtout les « inconnus » de l’avenir, est vécue dans les Promo Soins – UDV avec intensité. Comme le dit Raymonde Hugonnier, vice-présidente de l’UDV et qui fût présidente de Promo Soins – UDV de 2009 à 2016 : « Le dénominateur commun de l’action des Promo Soins – UDV, c’est la foi en l’homme. L’homme dans sa dignité, dans sa grandeur, mais plus particulièrement l’homme bafoué, déboussolé, cassé, malade. »

Aline Racheboeuf.


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