Draguignan : pose de la 1° pierre au hameau St François

Mardi 4 octobre dernier, une cérémonie de pose de la première pierre a été organisée à l’éco hameau solidaire Saint François à Draguignan. Cette belle journée ensoleillée, qui a réuni plus de 200 participants, a permis de donner un nouvel élan à ce projet pilote de la Diaconie.

Pour fêter dignement cet événement, les 3 associations porteuses du projet avaient vu les choses en grand, et cela a permis de vivre une très belle journée sous le chaud soleil de Provence. Ainsi, Dracénie Solidarités (pôle territorial de l’UDV), le Secours Catholique, et Habitat et Humanisme avaient invité largement, et elles ont été comblées : au plus fort de la journée, ce sont quelque 200 personnes qui étaient présentes au sein de la propriété Erymanthe, sur les hauteurs de Draguignan !

Un programme riche et varié

La journée a commencé par une célébration religieuse, présidée par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, qui a réuni une centaine de fidèles. Il était entouré de nombreux religieux, dont le père Bernard Devert, président fondateur d’Habitat et Humanisme, le père José Van-Oost, curé de la paroisse, le diacre Gilles Rebêche, délégué diocésain à la solidarité, ainsi que d’autres prêtres et diacres. L’évêque a ensuite béni la première pierre, rapportée spécialement d’Assise par Marie-Dominique et Ludovic de Lalaubie,  résidents du lieu et futurs couple d’hôtes du hameau.

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Quatre « stations »

Après avoir été bénie, la pierre, objet de toutes les attentions, a été placée sur une brouette décorée pour l’occasion et poussée par un jeune frère de l’abbaye de Lérins (Cannes). Puis elle a entamée un périple de quatre « stations » réparties sur le vaste terrain de la propriété, et dont le fil rouge était la fraternité. A chaque arrêt, une personnalité, élu, responsable associatif, personne accueillie, a pris la parole pour expliquer ce que pour lui le mot de fraternité signifie.

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Voici quelques morceaux choisis :

« L’écoute, la solidarité et la fraternité se construisent ici, à partir d’aujourd’hui », a déclaré le sous-préfet de Draguignan, Philippe Portal.

 

« La fraternité elle passe aussi par l’écoute », a déclaré Mgr Rey, proposant de faire une minute de silence pour écouter les bruissements de la nature.

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« Nul n’est trop pauvre pour ne rien avoir à partager, nul n’est trop riche pour ne rien avoir à recevoir », a témoigné Nathalie Gadéa, présidente du Secours Catholique du Var, ajoutant « ce projet est comme une parabole prophétique ».

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« Cette pierre est une pierre d’angle et nous sommes les bâtisseurs », a indiqué Bernard Devert. Ajoutant « bien des pierres ont roulé, celles de l’indifférence, du scepticisme. Seulement chacun d’entre vous, ici, représentant des pouvoirs publics… est un bâtisseur, un  bâtisseur de lieu, un bâtisseur d’espérance ».

 

« Ce projet est le fruit de 10 années d’aventure, c’est le don de l’espérance et de la charité. Le pape François nous invite à former des îlots de miséricorde, et le hameau St François en est un. C’est un projet d’écologie intégrale à taille humaine », a souligné Gilles Rebêche.

 

« Cette porte de Grasse sera désormais une porte ouverte », a conclu le maire de Draguignan, Richard Strambio, après avoir rappelé que c’est « ici que convergeaient autrefois les routes du Moyen-Age, reliant notamment l’abbaye de Lérins à Saint Jacques de Compostelle ». Visiblement ému par les circonstances, l’édile a ensuite offert sa cravate à Mireille Chauvin, donatrice de la propriété !

Puis la pierre a été posée et scellée juste au-dessus de l’ancienne carrière. Elle devrait ensuite être intégrée dans un des piliers du bâtiment de l’entrée de la salle commune de l’éco hameau.

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L’émotion de la donatrice

Mireille Chauvin, à l’origine du legs de la propriété fait à la diaconie, s’est montrée particulièrement émue et heureuse tout au long de la journée. « C’est un projet qui date, ça fait 8 ans que j’attends sa concrétisation. J’ai hâte qu’il prenne forme et que les blessés de la vie puisse venir s’y reposer. Cette propriété était un héritage et mes parents avaient l’intention de la donner à l’Eglise. Aujourd’hui je réalise leur souhait et je n’ai plus qu’une hâte : que Dieu me prête vie pour que je vois le hameau de mes propres yeux ! ».

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De nombreux médias locaux étaient présents pour couvrir la cérémonie : Var Matin, La Marseillaise et Canal D Draguignan, la web TV participative locale, dont voici le rendu en vidéo.

Un après-midi « studieux »

Après s’être restaurés autour d’un buffet préparé par « La Musette », l’épicerie solidaire de l’association Dracénie Solidarités, les participants ont été invités à se réunir par petits groupes pour réfléchir sur le sens de la Fraternité et tenter de répondre à la question : qu’est-ce que ce mot veut dire pour nous aujourd’hui et comment arriver à le vivre concrètement ?

3 groupes principaux se sont constitués et ont regroupé les participants par « catégorie » :

  • Ceux qui ont un lien avec le travail social
  • Les militants engagés
  • Ceux qui ont connu des difficultés sociales.

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A l’issue des échanges, et avec la pédagogie dite des « regards croisés » présentée par Benoît Lucquiaud, animateur au Secours Catholique, un « grand témoin », Yves Macquet, ancien responsable de la Fédération des Centres sociaux de Rhône-Alpes, a tenté de faire la synthèse des différents groupes.

En voici quelques morceaux choisis :

« La fraternité est un appel à notre tête, à notre cœur et à notre corps. Elle est peut-être inscrite en nous mais elle demande à être révélée, réveillée. Le contraire de la fraternité c’est la solitude, l’indifférence, l’exclusion… La fraternité ne doit pas masquer les choses et elle ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur les causes des injustices sociales. Qui est mon frère ? Il nous faut nommer, dire pourquoi et pour quoi on parle de fraternité. Il faut définir ce qu’est la fraternité, et ce qu’elle n’est pas. La fraternité est une interpellation morale, elle n’est pas un droit, elle se vit concrètement mais ne se décrète pas. Elle permet de concrétiser la Démocratie car elle reconnait l’individu dans ses liens de réciprocité avec les autres. Mais attention : être frère ne va pas de soi, notre histoire est là pour le montrer ! Notre société est-elle capable d’adresser un discours fraternel à celui qui est différent et qui ne rentre pas dans les cases administratives ? Ce défi nous est posé aujourd’hui. Le désir de fraternité est un choix de société et c’est aussi un choix de vie. Pourquoi ne pas inscrire au fronton du futur éco hameau St François : ici nous tentons d’apprendre l’art de la fraternité ! La fraternité est un art qui s’apprend et qui rend humble. La fraternité donne une vision du monde et propose un monde différent de celui que nous connaissons. Elle demande à chacun de faire un travail sur soi. Il s’agit de notre frère, pas seulement d’un discours ! L’éco hameau St François doit témoigner que d’autres lieux semblables sont possibles ailleurs »

Soirée festive

Pour clore en beauté cette journée, un dîner avec des « soupes du monde » a été offert aux participants, tandis que de joyeuses notes de musique s’échappaient d’un orchestre spécialement invité pour l’occasion : le Old Fish Jazz Band.

Un projet ambitieux

Voir la plaquette de présentation du projet

Infos et contacts : Marie Dominique et Ludovic de Lalaubie, couples d’hôtes et résidents du lieu. www.eco-hameausolidaire.fr 

 

Par Christophe Parel, responsable communication de l’UDV.

Photos réalisées par Delphine Dumont, chargée de communication à l’UDV.


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