Au coeur de Logivar Saint-Louis

Depuis 1990, le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) « La Maison St Louis » est géré par l’association Logivar. Porteuse également du chantier d’insertion « La Ronde des Meubles », Logivar a officiellement intégré en son sein la Résidence Solidaire les Favières l’an dernier. L’équipe rédactionnelle IOTA a souhaité zoomer sur cette association qui accueille, loge et accompagne les personnes en difficulté sociale, médicale ou personnelle pour les aider à reprendre la route d’une vie plus stable.

Qu’il arrive devant la Maison Saint Louis ou devant les Favières, c’est la même impression qui s’offre au visiteur : une impression de paix, celle qui émane de toutes les maisons du réseau de l’UDV. Si la saison d’été s’agrémente du chant des cigales, les 3 autres saisons ne manquent pas non plus de ce charme tout méditerranéen à la végétation accueillante.

Les restanques des Favières sont une merveille ! Comment ne pas vivre en harmonie avec ce qui s’offre aux yeux, comme un dialogue permanent entre soleil et douceur de vivre. Comme l’écrivait si bien Jeannette Brosset dans la Clé d’Avril 1996 : «  Le dialogue, c’est l’entretien, la conversation, le tête-à-tête, le modeste échange, la demande, la réponse voire plus vive, la réplique. Tous les jours, à la Maison St Louis, le dialogue se pratique, ou tout au moins, cherche à se pratiquer. »

La Maison St Louis

Située dans le quartier de Claret à Toulon, le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, plus communément appelé « CHRS », accueille 25 hommes dans des chambres individuelles (15), 3 chambres doubles et 2 appartements en diffus accueillant chacun 2 personnes en colocation. La maison accueille également 8 personnes sur le dispositif des Lits Halte Soins Santé (LHSS), en partenariat avec l’association Promo Soins Toulon.

La Maison St Louis accueille sans distinction d’âge, des résidents de tous les horizons, avec pour chacun d’eux, un objectif commun : mettre en place des projets individuels réalistes et un accompagnement vers l’autonomie.

« Faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. » Pape François

La durée moyenne des séjours au CHRS est de 134 jours et ceux-ci aboutissent sur diverses solutions : départ vers un autre CHRS, entrée en logement autonome ou en logement adapté, retour dans la famille… et malheureusement pour quelques personnes, les retrouvailles avec un habitat précaire.

Logivar est un des outils du diocèse de Fréjus-Toulon pour honorer l’impératif biblique « d’héberger celui qui est sans logement ».

En novembre 2016, Logivar a loué un appartement « Tremplin », accueillant 2 personnes en colocation. L’accès à cet appartement se fait après un passage à la Maison St Louis et permet d’évaluer l’autonomie et la capacité à gérer le quotidien des personnes accueillies avant un retour en logement.

Afin d’égayer le quotidien des résidents, mais aussi dans une optique de renouer avec des moments de convivialité et de partage, l’association met en place chaque année des activités leur permettant de recréer du lien social.

« Ils étaient seuls et dans la rue, malades et sans travail… Ils ont trouvé à la Maison St Louis l’abri et la sécurité, et redonnent à des meubles déchus la même nouvelle vie qu’à la leur. En entrant dans la Ronde des Meubles, on redevient plus beau qu’avant. »

L’entretien du jardin de la Maison St Louis et le renouvellement de son potager sont confiés à tous, sous le regard curieux des poules. Une fois par semaine, c’est au Jardin solidaire de la Castille, en partenariat avec les Amis de Jéricho que se rendent les accueillis de la Maison.

Avec l’émergence du projet de Ressourcerie de la Rade, porté par Aviso en lien avec d’autres associations, une activité « bricolage » a vu le jour sur le site de Saint Joseph, permettant aux résidents de participer aux activités de récupération d’objets, nettoyage, réparation, rénovation de meubles et d’électroménager.

Plus que des passe-temps, ces activités permettent à chacun de se sentir utile et valorisé !

« Il faut être blessé de la blessure de l’autre ». Abbé Pierre

Les Lits Halte Soins Santé accueillent pour une durée de 2 mois renouvelable, des résidents présentant des pathologies et nécessitant un suivi médical. La présence régulière d’un infirmier et d’un médecin permettent ainsi de veiller au bon rétablissement de personnes pour qui la santé est souvent devenue un souci annexe.

La Ronde des Meubles

Passionnée de décoration et de couleurs, l’équipe de La Ronde des Meubles a le plaisir d’effectuer de la restauration de mobilier. L’équipe intervient dans toute la région pour relooker les meubles et objets de toutes sortes : tables, commodes, lampes, armoires…

Minutie et précision sont les mots d’ordre des travailleurs bénévoles !

En 2017, ce sont 160 pièces qui ont retrouvé une nouvelle jeunesse entre les doigts des apprentis rénovateurs. La présence dans l’atelier de salariés et d’une équipe avec de bonnes connaissances techniques permet un travail de qualité, qui a, entre autre, permis à la Ronde des Meubles de répondre à un appel d’offres pour la rénovation de chambres dans un hôtel de la Marine Nationale !

 Le 19 décembre 2007, une émouvante cérémonie permettait de rendre un hommage bien mérité au Frère Gabriel Garnier, 91 ans, fondateur de la Maison Saint Louis dans les années 60. Cette maison dont il fut l’âme  était un havre de salut pour tous ceux qui frappaient à sa porte. « Tous peuvent entrer chez moi, des amis les attendent ».

C’étaient surtout des jeunes en errance, sortis de prison, sans famille et sans ressources. Il fallait du courage pour se lancer dans une telle action sans la moindre subvention, financée (un peu comme l’association Aviso dont nous vous avons parlé récemment) par la seule vente à des brocantes de vieux meubles rafistolés et retapés.

Au volant d’une mémorable 2CV roulant « à fond la caisse », Frère Gabriel, doté paraît-il d’un « sacré caractère », passionné de musique et de cinéma, a mis pendant des années toute son énergie à faire de cette maison l’essence de ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

Une plaque témoigne de ces années laborieuses, ainsi que (trait d’humour) la plaque d’immatriculation de sa voiture… et son levier de vitesse transformé en porte-manteau ! Cérémonie en présence de Gilles Rebêche, diacre, de Sœur Marie Cadeau, l’assistante de Frère Gabriel, du président de l’époque Jean-Yves Le Gouic et de Tim Rawls, alors nouvellement nommé directeur.

La Maison St Louis a été léguée à l’évêché à condition de rester un lieu d’accueil. Le Frère Gabriel est décédé le 15 avril 2009 chez les Petites Sœurs des Pauvres. 

La Résidence Solidaire les Favières

La Résidence solidaire les Favières est un Centre d’Hébergement et de Stabilisation (CHS) de 38 places pour hommes, femmes et couples, ouverte 365 jours/an et 24 h/24 à Toulon, et qui comprend aussi un Appartement de Coordination Thérapeutique (ACT) permettant d’accueillir 4 personnes.

Animée par une équipe pluridisciplinaire composée de salariés et bénévoles, et dans un cadre naturel vaste et privilégié composé de belles restanques, elle offre aux résidents la possibilité de se poser, se reconstruire et bâtir un projet d’insertion sociale, dans une ambiance familiale et fraternelle.

Intégrée en 2017 par l’association Logivar et devenue propriété du diocèse de Fréjus-Toulon depuis quelques semaines, la Résidence accueille des adultes, orientés pour la plupart par le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation ou « 115 »), qui rencontrent des problématiques diverses telles que les addictions, la rupture familiale, les problèmes de santé ou encore des difficultés de gestion etc.

A la différence du CHRS, qui a pour but d’articuler le projet d’une personne avec la réalité de la société, le CHS est un premier sas pour les personnes marginalisées vivant à la rue, leur permettant de s’intégrer dans un processus de réinsertion et de normalisation sociale.

La durée d’accueil au sein de la Résidence n’est pas limitée, afin que chacun puisse trouver le temps qui lui est nécessaire pour se reconstruire.

« Libérées de la solitude et de la peur du lendemain, une quarantaine de personnes ont retrouvé aux Favières un toit et des relations. Histoires personnelles bien différentes qui se fondent maintenant dans des activités communes et des moments de partage inattendus. Au-delà de l’aide matérielle, redécouverte de l’autre et de soi-même. »

L’association propose à ses résidents de participer à l’atelier cuisine de la maison. Au travers de cette activité, les personnes s’expriment, se font plaisir et se détachent de leur quotidien pour s’ouvrir à la relation aux autres tout en apprenant à communiquer.

Le lien construit autour de la cuisine facilite les sujets de conversations, mais crée également une dynamique pour l’insertion professionnelle !

L’équipe et les résidents ont lancé un projet original et solidaire appelé Hit the road Jacques!  L’objectif, ambitieux, est de cheminer vers St Jacques de Compostelle avec des accueillis.

Pour permettre la concrétisation du projet, une cagnotte en ligne a été créée sur le site du diocèse : à ce jour, seuls 24% de la somme totale nécessaire ont été rassemblés. Chers lecteurs, si vous vous sentez concernés par cette initiative, n’hésitez pas à en parler et la faire connaitre autour de vous !

Visionnez le récent reportage vidéo de Var Azur consacré à ce projet :

En plus des 38 places au sein du CHS, un espace de la Résidence est dédié à un Appartement de Coordination Thérapeutique (ACT), géré par Promo Soins Toulon. Dans ce logement, 4 chambres individuelles et un salon-cuisine commun accueillent 4 personnes dont l’état de santé nécessite un suivi et un accompagnement spécifique au quotidien.

Enfin, sur le site et jouxtant la résidence, une maison accueille une famille de « voisins solidaires » qui accomplissent ainsi une mission en Eglise en se mettant au service du diocèse de Fréjus-Toulon. Aymeric et Jasmine de Dreuzy et leurs 3 enfants Hippolyte, Eulalie et Anatole ont à cœur de tisser du lien et créer une amitié avec les résidents et les membres de l’équipe, bénévoles et salariés.

Ceci pour insuffler cet esprit de famille fraternel qui règne au sein des 40 maisons de l’Union Diaconale du Var !

Par Delphine Dumont, chargée de communication au Secrétariat Général de l’UDV, avec le soutien de l’équipe rédactionnelle IOTA.

« Ainsi en est-il du partage : il demande du temps, de la patience, de savoir aller dans un autre sens pour un moment… ce don du temps est difficile, reconnaissons-le ; il est pourtant capital si nous voulons véritablement partager ». Père Patrice Guerre in Diaconie 83.

 Nous sommes installés dans l’ancienne maison de garde en tant que voisins solidaires, sans autre ambition que celle d’être présents ; pas pour faire quelque chose mais pour être là : partager un repas, s’arrêter boire un café, prendre le temps de s’asseoir, discuter, participer aux tâches collectives, solliciter de l’aide. Des activités simples, coutumières, à travers lesquelles nous essayons de nous faire proches de nos voisins. Derrière ce terme générique de « voisins », se tiennent des hommes et des femmes, tous différents, tous uniques, chacun avec son histoire, son parcours de vie souvent fait de ruptures, d’échec, de solitude, et toujours de souffrances.

Les relations qui se tissent ne sont pas à sens unique, elles se construisent dans l’échange. Nous avons été incroyablement accueillis, et le premier témoignage de cet accueil fut lors notre déménagement. Il faut imaginer des dizaines de cartons, un chemin caillouteux, une côte, 3 volées de marches, le soleil d’été aux rayons généreux et des sourires, des poignées de mains, des bras. La coopération nous a appris à recevoir, pour, à notre tour, pouvoir donner, et mieux donner. Nous savons désormais que trop remplis – de nous-mêmes, de projets, de matériel – nous ne sommes pas disposés à recevoir. Alors nous nous efforçons de préserver – dans nos emplois du temps comme dans nos cœurs – un vide, une place, à prendre ou à donner. C’est lorsque nous avons besoin de l’autre, que nous accueillons ce qu’il peut ou veut donner, que l’échange devient possible et laisse se
déployer cette réciprocité inhérente à la fraternité. Nous avançons donc sur un chemin d’apprivoisement réciproque, au rythme du pas à pas. Partager des moments du quotidien, de manière simple et spontanée, est propice pour créer ces relations, et peu à peu faire naître l’amitié.

Nous apprenons beaucoup de nos voisins peu ordinaires. Ils nous font réaliser et peut-être accepter la fragilité des existences et la valeur particulière de chacune d’elles. Nous avons à apprendre de chacun d’eux. De certains ce sera l’endurance, la résistance, la générosité ; pour d’autres leur capacité à accepter de l’aide, à se reconnaître fragiles ; ou encore leur courage de se lever chaque matin alors qu’ils ont parfois si peu de choses auxquelles se raccrocher. Certains semblent brisés en mille morceaux mais tentent jour après jour de se remettre debout. Ce voisinage est pour nous un ancrage, parfois même un garde-fou. Il nous permet de rester attentifs, de cultiver des valeurs humaines, de nous centrer sur l’essentiel, d’être reconnaissants, de refuser de nous suffire à nous-mêmes. Il nous empêche de ronronner dans nos zones de confort et en même temps nous protège de la suffisance, de l’entre soi, du prêt-à-penser, du désir d’excellence et de maîtrise. Un baromètre pour simplifier nos vies. Un désencombrement qui nous incite à devenir plus attentifs, plus solidaires aussi.

Témoignage de Jasmine et Aymeric de Dreuzy. 

La famille de Dreuzy en pèlerinage à Lourdes.

La famille de Dreuzy entourée de nombreux pèlerins à Lourdes.

« Il a fallu comprendre que tous ceux qui venaient à nous avaient droit à nous-mêmes, parce qu’on n’a rien donné du tout tant qu’on n’a pas fait cadeau de soi. Ces êtres multiples, souvent séparés de nous par une formation, une culture, une éducation, ils ont le droit à nous parce que nous sommes venus les servir. Or on ne comprend bien que ce qu’on aime et le premier acte, vis-à-vis d’eux, est de les aimer, c’est-à-dire de poursuivre leur bien avec autant de force que nous poursuivons le nôtre. » Madeleine Delbrel

Pour aller plus loin :

Lien vers le site et la page Facebook de La Ronde des Meubles : https://larondedesmeubles.com/  et https://www.facebook.com/La-Ronde-des-Meubles-631152450412649/

Lien vers la page Facebook de Logivar Saint Louis : https://www.facebook.com/logivar.saintlouis.7

Lien vers le site « espace don » de La ronde des meubles en partenariat avec la Caisse d’épargne : https://larondesmeubles83.espacedons.com/projet/la-ronde-des-meubles

Lien vers le reportage de Var Azur sur La ronde des meubles :

Lien vers la page Facebook des Favières : https://www.facebook.com/ResidenceSolidaireLesFavieres/

Lien vers la cagnotte et la page Facebook du projet « Hit the road Jacques ! » consistant à accompagner des personnes accueillies aux Favières jusqu’à St Jacques de Compostelle : https://don.frejustoulon.fr/projet/permettre-a-des-personnes-sans-domicile-de-faire-le-chemin-de-saint-jacques-de-compostelle/ et https://www.facebook.com/FavieresHitTheRoadJacques/

Cliquez-ici pour consulter l’article de Var Matin consacré au projet : https://iota.udv-asso.fr/wp-content/uploads/2014/07/st-jacques.jpg

Vous souhaitez vous engager comme bénévole ?

Besoin d’un mécanicien pour l’entretien courant des véhicules (5) de Logivar St Louis et des Favières.

Pour la Maison St Louis :

  • Besoin de personnes pour le jardinage,
  • D’autres, selon les dispositions : pour créer des ateliers sports, ou de bricolage, pour rénover des objets, ou construire des objets en palette…,
  •  Musicien pour permettre l’apprentissage d’un instrument …

Tout est accueilli et chacun est bienvenu : en fonction des compétences et des envies des futurs bénévoles.

Contact : 04 94 91 34 25 et [email protected]

Pour les Favières :

  • Besoin d’un chauffeur pour le projet « Hit The Road Jacques ! » du Lundi 17 au Jeudi 27 Septembre (chemin de Compostelle)
  • Un visiteur pour un Monsieur actuellement hospitalisé, le soutien est à envisager sur le long terme car M. ne sera pas ré-accueilli sur la Résidence et qu’il n’a plus aucune famille.

Contact : Brice Huré, chef de service des Favières, 04 94 13 04 24.


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