Bienvenue à la Maison Phanuel !

La Maison Phanuel est une pension de famille située à Gonfaron, au cœur du Var, qui a ouvert ses portes il y a bientôt 4 ans, en septembre 2014. Cogérée par Habitat & Humanisme et Solidarités Cœur du Var (Solcovar), elle est un lieu d’accueil et de vie pour 25 personnes qui viennent s’y reconstruire après avoir connu des accidents de la vie.

« On ne manque de rien ici, c’est une maison chaleureuse et conviviale » déclare tout de go Philippe, un résident, accueilli à Phanuel depuis le mois d’octobre après avoir été expulsé de sa maison par son père et un huissier…

« Ne vous inquiétez pas, je ne suis jamais allé en prison, je suis juste passé devant ! » glisse-t-il, un brin amusé.

« C’est un coup de bol d’avoir trouvé une place dans cette maison : c’est grâce à une assistante sociale que je me suis retrouvé ici » ajoute-t-il. « Je ne regrette pas d’être venu, il y a une équipe sympathique, et il y a tous les âges dans la maison, de 7 mois à 74 ans ! ».

Non loin de Philippe, la petite Maïssa, benjamine de la maison âgée de 7 mois passe de bras en bras.

Esprit de famille

Nous sommes mercredi, jour de la semaine où les résidents se retrouvent tous ensemble pour partager le déjeuner qu’ils ont eux-mêmes préparé, accompagnés par les bénévoles et les membres de l’équipe salariée.

Ce jour-là il fait beau et chaud, et tout le monde en profite pour lézarder au soleil sur la terrasse, donnant sur un bel espace jardiné. Un peu à l’écart, dans un enclos, Coco et Chanel, les 2 poules de la maison, sont occupées à picorer.

« C’est prêt ! » : l’appel lancé depuis la cuisine fait converger tous les convives vers la table du repas, située dans un vaste salon, pièce de vie commune. Là, les résidents partagent un bon repas, en présence des hôtes de maison et de bénévoles.

A ce moment-là, l’esprit de famille qui ressort de ce moment convivial donne tout son sens au label Pension de famille, accordé à la maison.

Une des particularités du lieu est que les résidents disposent tous de leur logement, dont ils ont la clef, ce qui signifie qu’ils sont bien « chez eux ».  Ils ont également accès à des lieux de vie commune, où l’échange et la convivialité peuvent se développer.

Isabelle et Philippe, salariés, occupent la fonction d’hôtes de maison. Ce sont eux qui veillent sur les résidents, les accompagnent dans leur vie quotidienne et contribuent à réguler la vie collective. Ils nous expliquent le fonctionnement de Phanuel.

Isabelle est la responsable de la maison et elle travaille à plein temps. Philippe est « l’hôte adjoint », il travaille à 80%. Les 2 salariés sont épaulés par Jean-François, un des 14 bénévoles impliqués dans la vie de la maison, ainsi que par une stagiaire en formation de Conseillère en Economie Sociale et Familiale (CESF) et un jeune en service civique.

Les résidents sont tous logés dans des logements individuels répartis sur les 3 niveaux de la maison : il y a 20 appartements T1 et T1 bis, pour un couple ou pour un parent avec enfant.

En plus du logement, chaque résident a sa propre boite aux lettres, et ce pour renforcer le sentiment d’avoir un chez-soi. Tous sont accueillis à Phanuel sans limite dans le temps, et peuvent donc y rester le temps nécessaire pour se reconstruire et repartir avec un projet.

Harmonie du groupe

« L’harmonie du groupe aide les personnes accueillies à redémarrer » explique Philippe, l’hôte adjoint. « De même, la diversité des résidents est source de richesse. Le lien intergénérationnel se développe, accompagné d’une mixité des sexes et des âges. On constate qu’ici règnent la tempérance et un esprit de famille » ajoute-t-il.

Cette diversité des âges, des sexes et des profils fait que la vie dans la maison ressemble vraiment à la vie d’une grande famille : il suffit d’y passer un peu de temps pour le constater.

On réalise rapidement qu’ici règnent l’entraide, le lien fraternel, l’attention des plus jeunes envers les personnes vieillissantes, l’attention et la bienveillance réciproque… bref, un avant-goût du paradis !

La vie collective est prise très au sérieux par l’équipe salariée. Réunis sur la terrasse au moment de prendre le café, les résidents évoquent avec enthousiasme le voyage qu’ils ont prévu de réaliser en août, en Espagne ! L’année dernière, ils sont allés à Millau et en Corse, et ils en ont tous gardé un excellent souvenir.

Philippe nous fait visiter la maison et nous nous apprêtons à partir dans les étages à la rencontre des résidents. Au rez de chaussée il y a 4 appartements T1 adaptés pour les personnes à mobilité réduite, ainsi que les espaces de vie collective (buanderie, cuisine, salon salle à manger…), et les bureaux de l’équipe salariée.

Au 1er étage on trouve la salle informatique et 9 appartements T1. Madeleine, une résidente au large sourire, nous accueille dans son logis pour nous le faire visiter. Le soin porté à la décoration des lieux, son franc sourire et ses yeux qui pétillent semblent indiquer que Madeleine se sent chez elle à Phanuel !

Le 2ème et dernier étage se compose de 2 appartements T1 et 5 T1 bis. Laurène, une jeune maman nous accueille dans son T1 bis qu’elle partage avec sa fille Lili. Elle nous explique qu’elle est « très bien ici », et qu’elle apprécie d’avoir son autonomie.

L’ensemble de la maison est constitué de 300 m2 habitables, situés sur 1200 m2 de terrain : pas de quoi se marcher dessus, chacun peut y trouver sa place !

« Sorties positives »

« Depuis l’ouverture de la maison il y a bientôt 4 ans, nous avons eu 14 sorties positives, ce qui est énorme pour une pension de famille, la moyenne c’est plutôt 2 sorties positives par an » s’enthousiasme Philippe, pas peu fier du bilan qu’il partage avec Isabelle, responsable de la maison, ainsi qu’avec toute l’équipe des bénévoles.

On appelle « sortie positive » le fait qu’un résident quitte la maison pour concrétiser un projet auquel il s’est préparé : accès à un logement autonome, retour sur le marché du travail etc.

« Depuis l’ouverture, nous avons aussi eu 2 décès parmi nos résidents » ajoute Philippe, comme pour rappeler que la mort fait aussi partie de la vie, et que beaucoup de personnes accueillies à Phanuel n’ont pas été épargnées par les difficultés de la vie et qu’elles sont porteuses, pour certaines, de grandes fragilités.

« Quand il reprit la route, le matin il vit le soleil se lever sur Phanuel »…

… est-il écrit dans la Bible au chapitre 32, verset 32 du livre de la Genèse. L’aube, le soleil naissant, l’apparition de la lumière… c’est en effet l’image que renvoie la Maison Phanuel, lieu d’étape, de réhabilitation, propice à tous les recommencements…

Christophe Parel, responsable communication de l’UDV.

La Maison Phanuel, sous le patronage de François de Viviès

Dans le salon, on trouve le portrait d’un homme : François de Viviès, curé du Luc entre 1970 et 1990, et ami des pauvres. En 1984, il ouvrit une maison au Luc, la Maison Phanuel, pour offrir l’hospitalité à une demi-douzaine de routards et de personnes errantes, dans un climat familial. Des femmes bénéficiaires de la Banque Alimentaire se chargeaient de l’accueil, de façon à ce que des personnes démunies en aident d’autres.

« Avec Phanuel, je trouve une de mes plus belles joies de prêtre », racontait François, qui y passait volontiers plusieurs soirées dans la semaine.

La vieille maison a fermé ses portes en 2008, deux ans après le décès de son fondateur. Elle était devenue trop exiguë et ne répondait plus aux normes de sécurité. La pension de famille de Gonfaron a repris le nom de « Maison Phanuel » en mémoire de François de Viviès : une manière de perpétuer son projet.

Contact pour faire un don ou devenir bénévole :

Maison Phanuel
Rue Impériale
83 590 Gonfaron
09 70 75 32 60
06 48 76 53 81

Pour aller + loin :

Télécharger la plaquette de présentation de la Maison Phanuel

Télécharger le livret d’accueil remis aux résidents

Découvrez la page consacrée à la Maison sur le site d’Habitat & Humanisme

Habitat et Humanisme : « Tous bâtisseurs de liens »

Habitat et Humanisme agit en faveur du logement, de l’insertion et de la socialisation pour lutter contre l’exclusion et l’isolement des personnes en difficultés. Créée par Bernard Devert – ancien promoteur immobilier devenu prêtre, actuel président – cette association bâtit, acquiert et gère des logements au profit des plus démunis depuis près de 35 ans.

Habitat et Humanisme est une fédération nationale, reconnue d’utilité publique, qui compte aujourd’hui cinquante-cinq associations locales, huit agences immobilières, 40 EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), 250 logements adaptés, 1500 salariés, 3800 bénévoles. Un vaste réseau qui prône des villes ouvertes à tous.

L’association varoise Habitat et Humanisme a été créée en 2002. Située rue Notre Dame dans le centre-ville de Toulon, elle est majoritairement animée par des bénévoles : ils sont une soixantaine à œuvrer aux cotés de quatre salariés. Depuis l’assemblée générale du 7 juin dernier, Pierre Miton en est le nouveau président. Investi depuis cinq ans dans Habitat et Humanisme, il prend la suite de Michel Praneuf président depuis 2017.

Outre la gestion de logements individuels, l’association travaille actuellement sur plusieurs projets d’habitats collectifs en partenariat avec d’autres acteurs locaux, en particulier l’Union Diaconale du Var : résidence sociale à Cuers, pension de famille à Gonfaron, éco-hameau solidaire St-François à Draguignan.

Ces formes d’hébergement partagé offrent une alternative au logement individuel classique. Misant sur la diversité et l’intergénérationnel, elles favorisent la participation de tous tout en préservant l’intimité de chacun.

Porteur de sens et de valeurs, ce type d’habitat répond aux exigences de réinsertion et d’accompagnement social plébiscitées par Habitat et Humanisme. Il permet de faire vivre la solidarité, le partage, la convivialité, la mixité sociale et générationnelle pour bâtir un véritable «vivre ensemble ».

En encourageant une gestion active et partagée de lieux de vie, les habitats partagés représentent des leviers efficaces pour renforcer la qualité de vie des territoires.

« Notre modèle économique doit aussi évoluer si nous voulons non seulement construire des logements pour ceux qui en sont exclus, mais mieux bâtir la mixité sociale. » – Bernard Devert.

Jasmine de Dreuzy, auteure bénévole pour Iota.


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