Aux racines d’ICTHUS : une histoire qui remonte à loin…
Crédit Christophe Hargoues, SC – DR
0Le projet ICTHUS, acronyme qui signifie « Initiatives Coopératives pour Humaniser et Unifier les Solidarités », est développé conjointement par l’association Provence Verte Solidarités-UDV et le Secours Catholique. Récemment mis en valeur par les 1ères Rencontres de la Diaconie en rural, à Cotignac, fin octobre, ce projet a une histoire dont il importe de faire mémoire…
La Diaconie en rural prend racine il y a déjà près de soixante ans dans la mouvance du Concile Vatican II. De nombreux efforts ont été entrepris dans le diocèse du Var en rural pour mettre en œuvre les convictions de ce concile qui rêvait d’une église servante et pauvre, experte en humanité, communiant « aux espérances et aux joies, aux angoisses et aux peurs » des hommes et des femmes de son temps.
Attentif à la réforme du monde agricole, au réaménagement du territoire, à la gestion du foncier, à la construction de l’ Europe, au patrimoine provençal, au vieillissement des populations, au développement de la civilisation des loisirs et du temps libre, à la paupérisation des saisonniers migrants, à la prolétarisation de certains paysans, à la fermeture des mines de bauxite, l’église en rural n’a cessé d’être attentive à toutes ces réalités humaines et pastorales,
Qui pourrait oublier le travail des prêtres ouvriers de la Mission de France présents à Rians, à Vinon et à Tavernes de 1950 à 1970 ? La présence des petits frères de Jésus à Ollières, à Saint-Maximin, engagés auprès des forains et dans l’art paysan varois ?
Qui ne se souvient des Dominicaines des campagnes sillonnant à 2 CV la région de Brignoles et de Saint-Maximin… et en particulier de Soeur Marie Coquillot qui a mis en œuvre toute la pastorale de la santé en rural, notamment dans les maisons de retraite, telle la polyclinique de Saint-François à Nans les Pins.
Qui retrouverait le « Bulletin des réalités humaines du territoire rural » édité de 1965 à 1982 par les curés de Lorgues, notamment le père René Munsh, assomptionniste.
Et enfin comment ne pas évoquer la figure du père François De Viviers, premier témoin de la diaconie en rural, promoteur de la Fraternité Saint-Laurent, cofondateur de la Maison Phanuel au Luc pour accueillir les sans domicile fixe, de Médiation au Cannet des Maures, un lieu à vivre pour les personnes en précarité, de Notre Dame du Soleil pour accompagner les personnes handicapées… Après avoir été à Tavernes, il devînt pendant 20 ans curé du Luc en Provence.
A sa suite, mais aussi à la suite de Geneviève Desportes, ermite à Besse sur Issole, de Guy Miel, berger à Tourves et de Bruno De Boisgelin, travailleur social à Fréjus, la diaconie rurale s’exporta dans la Drôme aux Tatins.
La création par les Frères de St Jean à Bras et à Tourves de l’atelier de taille de pierres St Jean des 4 couronnés, repris plus tard par la Fondation d’Auteuil pour devenir foyer de jeunes travailleurs et centre de formation, fait partie aussi de cette histoire.
Le lancement il y a près de 15 ans du pèlerinage du partage par la Fraternité St Laurent à Cotignac et les semaines d’amitiés islamo-chrétiennes organisées depuis 5 ans sur le même site sont autant d’éléments qui expliquent le pourquoi de la démarche ICTHUS qui s’est donnée pour mission de revisiter la diaconie en rural et de la rendre plus lisible en s’appuyant sur les acteurs du moment, notamment le Secours Catholique et Provence Verte Solidarités, représentant local de l’Union Diaconale du Var.
Par Gilles Rebêche, diacre, délégué diocésain à la Diaconie
Pour aller plus loin
Téléchargez le document préparatoire aux Rencontres de Cotignac
Consultez notre article consacré au projet ICTHUS et publié en mars 2019