Le 17 octobre, les Toulonnais ont dit « stop à la misère ! »

Mercredi 17 octobre, comme chaque année depuis la création il y a 31 ans de la Journée Mondiale du Refus de la Misère par le Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, les Toulonnais se sont rassemblés devant le parvis des droits de l’Homme, sur la place qui jouxte la fac de droit, pour clamer leur refus de la misère.  

L’événement a commencé par la diffusion d’un morceau du groupe de rock solidaire varois Les Sans Voix, dont la vocation est de mettre en musique les mots/maux des exclus, intitulé « Stop à la misère ! ».

Armelle Chrétien, présidente du Comité du 17 octobre du Var a ensuite pris la parole pour rappeler l’objectif de cette journée, axée cette année sur le 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, comme le rappelait l’affiche officielle de la journée.

Elle a notamment invité les participants à respecter 1 minute de silence en hommage aux personnes sans-abri mortes dans la rue.

L'affiche française officielle du 17 octobre

L’affiche française officielle du 17 octobre

Après ces propos liminaires, de nombreuses personnes en situation de précarité ou d’autres ayant fait l’expérience de situations difficiles se sont succédées sur scène pour livrer elles-mêmes leur témoignage. C’est une des particularités de cette journée : ce sont les personnes concernées qui sont invitées à prendre la parole.

Témoignages

Voici le témoignage de Zachary Mamane, dit « Zac », relatant avec fierté, gravité et émotion son parcours de migration depuis son Niger originaire :

« Un immigré, c’est un jeune homme qui était violé, menacé, frappé et expulsé de son pays natal, et qui prépare la guerre, la guerre du voyage. Le voyage dont il connait le départ mais pas la fin. Il prend le chemin sans savoir où aller, des blessures partout dans son corps, et sort en pleurant de son pays, les larmes Coulent à ses yeux, la sueur est devenue sa douche, le sable est le savon qui enlève sa saleté, le vent sa serviette, l’odeur de la nature fait partie de son parfum et les rayons du soleil guérissent ses blessures.

Un immigré, c’est un Lion rouge qui grimpe les montagnes pendant plusieurs jours sans manger, qui a traversé le Sahara, la mer Méditerranée qui est devenue la tombe de nos Frères Africains et qui mange le barbelé à la frontière de l’Espagne, Sans avoir pitié de sa pauvre peau qui couvre son corps.

Un immigré, c’est un commando qui voyage dans le monde entier pour chercher une goûte d’eau pour étancher sa soif, Et il n’est pas sûr d’avoir une vie après la mort, il n’est pas sûr que la vie existe après la mort.

Un immigré, c’est un jeune Frère à nous qui marche les pieds nus recouverts de poussière, plantés d’épines maléfiques, son sac sur le dos, dans les différentes rues des villes et des villages pour trouver là où dormir.

Un immigré, c’est un jeune homme courageux qui voyage dans différents pays du monde pour partager des nouvelles expériences car la vie c’est le partage.

S’il vous plait, pitié, pitié et pitié, c’est un simple être humain qui cherche à apprendre à vivre avec vous, et qui peut être moi, toi, lui et l’autre car nous sommes sur le même bateau !!!!!!!!! »

"Zac", un homme debout et fier de témoigner

« Zac », un homme debout et fier de témoigner

Parmi les autres témoignages, voici celui d’Henri Meurant, bénévole au Secours Catholique et auteur d’un texte sur l’Abbé Pierre intitulé « Emmaüs » :

« C’était en cinquante-quatre, le premier février.

Un homme eut le courage d’oser pousser un cri.

Il fit choix de faire face à la pire infamie ;

Il hurla sa révolte, son ras-le-bol d’injustice.

Il gueula à la France, à ses filles, à ses fils :

« Honte à toi ! Rallie-toi ! Viens m’aider à aider ! »

 

« Tous pour un ! Tous pour tous ! » Et beaucoup sont venus.

Qui bras chargés de pains, qui lourd de couvertures ;

Et chacun pour chacun osa cette aventure

Qu’on appelle aujourd’hui : « Compagnons d’Emmaüs ! »

Mais la misère qui dure en demande toujours plus.

L’espoir à trépassé et l’amour est à nu !

 

Juste retour des choses, quand l’Homme se fait ignoble,

Quand les paroles en tête se transforment en slogans,

Quand les pensées – même belles – doivent porter des gants,

Il y a des réactions qui peuvent se faire vives :

Elles manifestent et crient pour que les hommes vivent.

Le ralliement se fait lorsque la cause est noble !

Mais moi je désespère car l’humain n’est pas sage,

Alors qu’il n’est sur terre qu’un souffle de passage,

Je sais qu’il peut grandir si vraiment le souhaite,

Qu’il peut faire de sa vie un bref instant de fête.

Cela arrivera quand n’existera plus,

D’essedéeffes, de clochards, de pauvres ni d’exclus ! »

Pour contacter Henri, auteur de nombreux autres textes : [email protected]

Henri, auteur et bénévole au Secours Catholique

Henri, auteur et bénévole au Secours Catholique

D’autres ont témoigné tels que Mireille, Claudette, Laurent dit « nounours » etc. Après ces prises de paroles, la chorale Chœur Espérance, reliée à la Fraternité Saint-Laurent, a entonné 2 chants : un chant Rom de Roumanie et une reprise de Claudio Capeo, intitulée « Un homme debout ».

Affiche internationale du 17 octobre

Affiche internationale du 17 octobre

D’autres événements liés au 17 octobre ont eu lieu en amont et en aval de cette journée : des interventions de sensibilisation auprès des élèves du Lycée Bonaparte à Toulon, ainsi qu’une représentation théâtrale d’Exil, une pièce sur le thème des migrations mise en scène et interprétée par la Gargouille, la troupe des comédiens liée à l’association Kaïré.

Pour aller plus loin

Consulter les articles de presse sur l’événement toulonnais. 

Regarder le reportage vidéo de Var Azur TV :

Lire l’article et visionner la vidéo d’Info83

Contacter le Comité du 17 octobre pour obtenir des infos, devenir bénévole ou faire un don…
Armelle Chrétien, présidente : [email protected]
Mireille Chaperon, vice-présidente : 06 46 76 67 06

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Par Christophe Parel, responsable communication de l’UDV.

 

 

 

 


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